Reportage "Nous avons un futur désormais" : en Syrie, des millions d'enfants croient en un meilleur avenir, depuis la chute de Bachar al-Assad

Franceinfo a rencontré des enfants de Damas, une semaine après la chute du régime Assad.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Mohamed, 13 ans, veut devenir architecte. Damas (Syrie), décembre 2024 (BENJAMIN THUAU / RADIO FRANCE)

Une semaine après la chute du régime Assad, la vie reprend son cours, les enfants vont, par exemple, reprendre le chemin de l'école, dimanche 15 décembre. Des enfants qui, selon l'Unicef, "ont suffisamment souffert et méritent un avenir fait de paix, de dignité et d'opportunité". Ils sont 8,5 millions à avoir besoin d'une assistance humanitaire. 

Raman a 11 ans. Il se fraye un chemin entre les voitures avec son grand chariot en fer : il vend des légumes avec son père. Depuis la chute du régime, il a perçu des changements : "Il y a une différence. Il n'y a plus de policiers dans la rue, tout va beaucoup mieux." Habituellement, Raman va à l'école, "mais là comme il n'y a pas école, j'aide mon père. Dimanche j'y retourne."

"Il n'y a plus de policiers dans la rue"

"Nous avons un futur désormais, se réjouit Raman. Les prisonniers ont été libérés et il n'y a plus de policiers dans la rue." Raman croit ce qu'il voit et pour tous les Syriens qui avaient l'habitude de baisser les yeux face aux forces du régime, cette simple différence est importante. Quelques mètres plus loin, franceinfo croise un enfant qui commence à apprendre le français. Sultan a 10 ans et il raconte : "Le régime de Bachar al-Assad est tombé. Il n'est plus président de la Syrie. Désormais, il y aura de l'électricité 24h sur 24."

Là encore c'est du concret : plus de policiers dans les rues et de l'électricité à la maison. Ce n'est pas encore vraiment le cas à Damas. Sa mère est juste à côté, elle lui remet sans cesse le bonnet sur les oreilles, l'écharpe autour du cou. Elle prend soin de lui. Elle estime que, désormais, il y a un avenir pour son fils : "Bien sûr que ça va être mieux, que ça doit être mieux, parce que ce n'était pas une vie qu'on avait. Maintenant, on commence à vivre, pour nos enfants et pour nous, éventuellement."

Devenir "architecte, pour reconstruire mon pays"

Le souhait des parents, des enfants, des Syriens, c'est de réussir à tourner la page de 50 ans de dictature. Sur un petit muret en pierre, l'un d'eux regarde autour de lui avec un air malicieux et un regard tranquille : "Je m'appelle Mohamed Ibrahim Aljazim. J'ai 13 ans. Je ressens de la joie, du bonheur. En Syrie, je le vois autour de moi, tout le monde est content, optimiste." Plus tard, Mohamed veut "devenir architecte pour reconstruire [son] pays." Une réponse instinctive : ces enfants sont l'avenir d'un pays qui doit absolument tout rebâtir.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.