: Témoignage "Ils m'ont sauvé la vie" : quand Israël soignait un rebelle syrien blessé par les soldats de Bachar al-Assad
En Syrie, Israël poursuit ses frappes sur les installations militaires de l’ancien régime afin d’empêcher que des armes ne tombent entre les mains d’extrémistes. L’État hébreu, qui suit de très près la situation dans le pays, n’a pas hésité par le passé à apporter son soutien à la rébellion qui luttait contre le régime de Damas, en accueillant notamment des milliers de rebelles blessés dans ses hôpitaux. Les envoyés spéciaux de Radio France ont rencontré l’un d’entre eux à Deraa, dans le sud de la Syrie.
Huit ans après, Mohammed, un combattant de l'Armée syrienne libre, la faction modérée de la rébellion, est toujours reconnaissant. "Ils m'ont sauvé la vie", raconte-t-il. Sa vie ne tenait plus qu'à un fil alors qu'il était sur le front face aux soldats de Bachar al-Assad. "Nous étions en train de combattre près de la frontière avec Israël et du Golan quand notre voiture a été touchée par une roquette."
"J'ai été gravement blessé aux jambes, au ventre et au visage. La frontière jordanienne était beaucoup trop loin, il y avait cinq heures de route. Je serais peut-être mort pendant le trajet."
Mohammed, un combattant de l'Armée syrienne libreà franceinfo
Le choix est fait : Mohammed et quatre de ses camarades sont déposés près de la clôture de sécurité. Un canal de communication entre Israël et les rebelles permet de coordonner l'opération. "Un véhicule de l'armée israélienne est venu nous chercher pour nous transférer vers l'hôpital de Tibériade (en Israël), où j'ai été soigné pendant 15 jours avant d'être ramené à l'endroit où ils m'avaient pris."
Une rébellion qui pourrait se reproduire
Israël et les rebelles de l'Armée syrienne libre avaient à l'époque le même ennemi : le régime de Bachar al-Assad. Et selon Mohammed, ils pourraient se retrouver dans la même configuration avec les islamistes d'HTS qui, depuis dimanche, redoublent d'efforts pour rassurer la population. "HTS a évolué idéologiquement, avant ils s'entouraient uniquement de musulmans purs et durs. Aujourd'hui, en revanche, ils essayent de bâtir un nouvel État syrien qui inclut toutes les minorités et tous les partis. Si HTS redevient ce qu'il était avec cette idéologie islamiste et sectaire, contraire aux droits des minorités et des partis, personne ne l'acceptera. Et par conséquent, il y aura de nouveau la guerre comme au début."
Pour parvenir à rétablir la stabilité, les Syriens vont devoir mettre en place une nouvelle gouvernance avec toutes les factions rebelles, seule condition pour une paix durable.
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