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La Turquie craint l’arrivée de 1,5 million de Syriens fuyant les bombes russes

Ankara appelle la communauté internationale, notamment les dirigeants européens réunis à Bruxelles, à faire cesser les bombardements de Moscou et Damas contre la population syrienne. Ces raids ont provoqué un afflux massif de réfugiés à la frontière avec la Turquie qui les bloque. Ils pourraient, selon l’ambassadeur turc en France, entraîner l’arrivée de 1,5 million de réfugiés supplémentaires.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les membres d'une organisation humanitaire turque distribuant des vivres aux réfugiés syriens installés dans un camp près du passage frontalier de Bab al-salam, non loin de la ville d'Azaz, le 13 février 2016. (Fatih Aktas / ANADOLU AGENCY/AFP)

Au moment où s’ouvre le sommet européen à Bruxelles, l’ambassadeur de Turquie en France tire la sonnette d’alarme sur les réfugiés syriens qui continuent de s’entasser à la frontière de son pays.
 
La Turquie aménage des camps pour 50.000 réfugiés sur le sol syrien
Selon Hakki Akil, interrogé sur Europe 1, les bombardements de l’aviation russe et du pouvoir syrien ont entraîné une nouvelle fuite massive de réfugiés: 10.000 d’entre eux ont été accueillis sur le sol turc et dotés d’une identité biométrique, mais 50.000 autres sont bloqués de l’autre côté de la frontière, dans des camps aménagés pour eux sur le sol syrien.
 
Le diplomate estime que si les bombardements se poursuivent, on pourrait assister à l’arrivée d’un million et demi de réfugiés supplémentaires en Turquie qui en accueille déjà deux millions et demi.
 
Certes, l’Union Européenne a signé un plan d’aide de trois milliards d’euros à Ankara en échange de l’arrêt du flux de migrants de ses côtes vers la Grèce et de la traque des réseaux de passeurs clandestins.
 
A quoi sert le Conseil de sécurité s’il ne peut empêcher les massacres
Selon Hakki Akil, la Turquie a déjà procédé à l’interpellation de quelque 3700 «trafiquants d’êtres humains» et déboursé quelque 9,5 milliards d’euros pour les réfugiés. «L’équivalent de 1,4% du PIB, précise-t-il, ajoutant en comparaison, un peu comme si la France avait payé 28 milliards ou les Etats-Unis 750 milliards d’euros».
 
Soulignant les difficultés de son pays à contrôler des centaines de kilomètres de côtes situées à une vingtaine de minutes des côtes grecques, le diplomate s’en est pris à la communauté internationale qui n’arrive pas à faire cesser les bombardements de la population.
 
«A quoi sert le Conseil de sécurité des Nations Unies, s’est-il interrogé, s’il ne parvient pas à empêcher les massacres de civils.»

En conclusion de leur sommet le 19 février 2016, les 28 dirigeants européens devaient exhorter «la Russie et le régime syrien à cesser immédiatement leurs attaques sur les groupes d'opposition modérée qui menacent les perspectives de paix, profitent à Daech et alimentent la crise des réfugiés».

 

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