Le cap des 100 000 morts dépassé en Syrie

Le cap des 100 000 morts est franchi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Mercredi 26 juin, l'organisation a annoncé que la guerre civile en Syrie avait fait au moins 100 191 morts depuis le début de la révolte contre le régime du président Bachar Al-Assad, en mars 2011. De son côté, l'ONU avait annoncé 93 000 morts, dont au moins 6 500 enfants, le 13 juin.

L'annonce de ce bilan intervient alors que lundi, les Etats-Unis ont clairement laissé entendre que la conférence internationale sur la Syrie, dite Genève-2, n'aurait pas lieu en juillet comme cela avait été évoqué. Ce report éloigne encore un peu plus tout espoir de règlement diplomatique du conflit.

Que signifie le chiffre de l'OSDH ?

Parmi ces 100 191 morts, l'OSDH dénombre 36 661 civils, 18 072 combattants rebelles et 25 407 membres de forces gouvernementales. Parmi les civils, figurent 3 330 femmes et 5 144 enfants de moins de 16 ans. Le chiffre des rebelles tués comprend 13 539 civils qui ont pris les armes, 2 518 combattants étrangers, en majorité des jihadistes, et 2 015 déserteurs. Les troupes du régime sont appuyées par des milices loyalistes, qui ont perdu 17 311 membres, et des combattants du Hezbollah chiite libanais, dont 169 ont péri dans la guerre.

L'ONG recense également 2 571 corps non identifiés. Elle affirme aussi que le sort de plus de 10 000 détenus et celui de plusieurs centaines de soldats capturés par les rebelles reste inconnu.

Pour établir ce bilan, cette ONG se base sur un large réseau de militants et de sources médicales et militaires à travers le pays. Le nombre de morts a été recensé jusqu'au 24 juin.

Quel est le bilan de l'ONU ?

Selon le bilan des Nations unies, publié le 13 juin, le plus grand nombre de décès a été enregistré dans les régions de la périphérie rurale de Damas (17 800) et de Homs (16 400), suivies de la région d'Alep. Parmi les 93 000 morts recensés, l'ONU dénombre aussi au moins 6 561 mineurs, dont au moins 1 729 enfants de moins de 10 ans.

Mardi, l'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Susan Rice, a estimé que "l'histoire [jugerait] sévèrement l'inaction du Conseil de surveillance sur la Syrie", qu'elle qualifie de "scandale du point de vue moral et stratégique".