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Les Tomahawks, ces missiles américains qui ont bombardé la Syrie
Les Etats-Unis ont procédé dans la nuit du 6 au 7 avril 2017 au lancement de 59 missiles de croisière Tomahawk contre la base de Chayrat près de Homs (Syrie), après l’attaque à l’arme chimique d’un village du nord-ouest du pays. Ces armes, qui ont été lancées depuis deux navires croisant en Méditerranée, sont bien adaptées pour ce type de mission, expliquent les experts militaires.
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Le mot Tomahawk signifierait «frapper» en langue amérindienne algonguin. Il désigne une hache qui restait plantée dans un poteau jusqu’à la fin d’une guerre. Un nom prédestiné pour des missiles de croisière (à longue portée)…
Fabriqué depuis 1986 par la firme américaine Raytheon, le Tomahawk mesure entre 5 et 6 mètres de long, il emporte une charge (classique et possiblement nucléaire) pesant 500 kilos et a une portée de 1250 à 2500 kilomètres. Il vole à une vitesse de 880 kilomètres par heure. Chaque unité coûte quelque 830.000 dollars. «Dénommé Bunker Buster (mot-à-mot: le casseur de bunker) par son fabricant, les pilotes de l’US Air Force l’appellent également Deep Throat (Gorge Profonde), car il peut pénétrer 35 mètres sous terre ou encore perforer 6 à 7 mètres de béton», assure Le Parisien.
Des missiles «intelligents»
«C’était l’arme qui s’imposait pour faire des frappes en Syrie», estime le Washington Post. Principal avantage: guidé par un système de navigation sophistiqué, il ne nécessite pas de pilote pour atteindre sa cible. Ces missiles «ne vont pas nécessairement d’un point A à un point B en ligne droite. Ils peuvent faire tout un périple pour éviter d’être abattu», selon un officier supérieur à la retraite cité par CNN. Il peut en effet être redirigé grâce à une modification de ses données GPS.
Les Tomahawks ont une puissance de feu moins importante que des grosses bombes larguées par des avions à pilotage humain. Mais selon un expert cité par le Washington Post, cela n’a pas d’importance. Car l’opération avait pour but d’atteindre des avions syriens. Or, explique l’expert, ces appareils sont «les plus vulnérables des cibles vulnérables et il est inutile d’employer des munitions plus grosses pour les détruire ou les rendre inutilisables». Une variante du missile peut emporter des charges à fragmentation pour provoquer davantage de dégâts.
Utilisés 300 fois lors de la première guerre du Golfe
La première apparition de ce missile sur un théâtre d’opération remonte à la première guerre du Golfe en 1991. Tiré à la fois depuis des sous-marins et des navires de surface, il avait alors été utilisé près de 300 fois.
Par la suite, il l’avait été en 1995 en Bosnie-Herzégovine, en Afghanistan en 1998 et au Kosovo en 1999. Le Pentagone y a eu recours en 2011 contre les forces du colonel Kadhafi en Libye et, en 2014, contre des djihadistes en Irak et en Syrie. La dernière utilisation de ce missile remonte à octobre 2016. Les Américains avaient alors bombardé des cibles au Yémen.
Les Britanniques utilisent, eux aussi, des Tomahawks. Et des copies auraient été fabriquées en Corée du Sud, en Chine et au Pakistan.
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