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Opposants iraniens et syriens scellent leur rapprochement contre Ali Khamenei

La présidente du Conseil national de la résistance iranienne, Maryam Rajavi, a déclaré ce mois de ramadan 2016 «mois de solidarité avec le peuple résistant de Syrie». Elle a concrétisé le rapprochement avec l’opposition syrienne à Bachar al-Assad par une conférence à Auvers-sur-Oise, siège de son mouvement en France.Objectif de cette coordination: liberté, justice et égalité pour les deux peuples.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min

C’est par un iftar, un dîner de rupture du jeûne du mois de Ramadan, que les opposants du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) et des représentants de l’opposition syrienne ont scellé officiellement samedi 11 juin 2016 à Auvers-sur-Oise, leur rapprochement.


Mois de solidarité avec la résistance syrienne 
En présence de plus d’une vingtaine de personnalités de l’opposition au régime de Bachar al-Assad, dont les ténors Haïtham al Maleh, président de la commission juridique de la Coalition nationale syrienne (CNS), Michel Kilo, membre du bureau politique de la coalition ou Suhair Atassi, membre du Haut comité des négociations sur la Syrie,que Maryam Radjavi a déclaré ce mois de Ramadan «mois de solidarité avec la résistance syrienne».
 
Saluant nommément les villes syriennes d’Alep, Hama, Homs ou Deraa, martyrisées par les bombardements de l’aviation du régime, la présidente du CNRI a rendu hommage aux «combattants intrépides et téméraires» qui continuent, malgré les souffrances et l’absence de soutien des grandes puissances, à s’opposer à la tyrannie.
 
«Votre combat est notre combat et votre victoire est notre victoire, a-t-elle dit avant de dénoncer «l’ingérence et le terrorisme du régime du Guide suprême, Ali Khamenei, en Irak, au Yémen, au Liban et en Syrie».
 
Pas de victoire contre Daech sans chasser le régime iranien de Syrie et d'Irak
Pour Maryam Rajavi, Daech est le résultat de la répression des populations syrienne et irakienne «par le régime des mollahs avec l’aide de Bachar al-Assad et de Nouri al-Maliki (ancien premier ministre irakien, NDLR)», et «tant que les pasdaran seront en Syrie, ce pays ne connaitra ni la paix ni la tranquillité. Tant que ce régime ne sera pas expulsé des négociations internationales sur la Syrie, ces négociations n’aboutiront à rien. Et tant que ce régime ne sera pas chassé de Syrie et d’Irak, la lutte contre Daech n’aboutira pas».
 
En écho, et il faut souligner là que c’est également une femme qui a pris la parole au nom des délégués politiques et militaires de l’opposition syrienne, Suhair Atassi a souligné que le rapprochement avec le CNRI constituait «un défi au régime des mollahs et un message d’espoir pour les deux peuples» syrien et iranien.


L'opposante laïque syrienne Suhair al-Atassi appelle les femmes iraniennes à se soulever  
Dénonçant les ambigüités du régime de Khamenei, cette militante laïque de la révolution syrienne en a profité pour lancer un appel «aux femmes et aux mères iraniennes» à se soulever contre les opérations d’ingérence du Guide suprême Khamenei en Syrie et les pertes en vies humaines qu'elles impliquent.
 
Pour Nasr al-Hariri, un des dirigeants de la CNS, «la coalition de Velayat e faqih, (du Guide suprême), a dépensé des milliards de dollars en soutien à Bachar al-Assad . En plus des milices chiites libanaises et irakiennes, entre 60 et 80.0000 Iraniens sont engagés dans les combats en Syrie et plus de 1600 d’entre eux, dont une cinquantaine de généraux, y ont trouvé la mort».
 
C’est la première fois que l’armée iranienne est engagée sur un terrain extérieur depuis la fin de la guerre entre l’Irak et l’Iran en 1988, précise-t-il. «Une preuve de la mobilisation et la perturbation du régime» qui, embourbé dans le marécage syrien, joue sa survie dans cette bataille.
 
«Les Moujahidines du peuple d’Iran ont eu dès le début de la sympathie pour le soulèvement syrien», explique de son côté Afchine Alavi, membre de la Commission des Affaires étrangères du CNRI. «Il y a eu ensuite la rencontre entre Maryam Rajavi et Ahmad Jarba, l’ancien président de la Coalition nationale syrienne, qui a contribué au rapprochement», et le dîner d’Auvers-sur-oise est venu conforter le processus.

Pour l'opposition syrienne, «la liberté est indivisible»  
Haïtham al-Maleh, avocat et défenseurs historique des droits humains en Syrie explique à sa façon ce nouveau pas : «la liberté est indivisible, dit-il, nous la cherchons et les Moujahidines la cherchent aussi». Il formule même l’espoir de créer «un comité de coordination élargi à l’opposition irakienne» pour contrer le régime des mollahs partout où il exporte sa révolution islamique.
 
Pour le moment «il nous fallait un contact avec les Iraniens», estime Mazen Adi, un opposant syrien présent à l'iftar, et «le CNRI constitue une force importante, bien organisée qui a su faire évoluer son discours».
 
Dans son discours en effet, Maryam Rajavi avait commencé par formuler un dénominateur commun pour les deux peuples. «L’être humain et la société humaine peuvent vaincre toutes les contraintes et toutes les formes de tyrannie contre la liberté, la justice et l’égalité» a-t-elle déclaré.

 
 
 

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