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Syrie : Bachar al-Assad ne lâche rien et entraine ses alliés dans son sillage
Profitant de l’entrée en fonction du parlement syrien issu du scrutin contesté du 13 avril 2016, le président Bachar al-Assad est apparu plus déterminé que jamais dans sa stratégie. Devant une assemblée présidée pour la première fois par une femme, il a redit sa volonté de libérer chaque pouce du territoire national. Quant aux négociations de Genève, pour lui, «elles n’ont pas vraiment commencé».
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«De la même manière que nous avons libéré Palmyre, nous libèrerons chaque pouce de notre territoire… Nous n’avons pas d’autres options que la victoire», a déclaré Bachar al-Assad sous les applaudissements des 250 députés de la nouvelle assemblée.
Pour Bachar al-Assad, pas d'autre option qu'un «gouvernementr d'unité»
La prise de fonction du nouveau parlement, issu des élections contestées du 13 avril 2016 et présidé désormais pour la première fois par une femme, a été en effet l’occasion pour le président syrien de rappeler à ses ennemis et à ses alliés la seule stratégie qu’il entendait suivre.
Pour lui, les trois rounds de négociations indirectes de Genève entre le régime et l’opposition «n’ont pas vraiment commencé».
«Nous n’accepterons d’inclure aucun sujet en dehors des principes fondamentaux que nous avons présentés à l’ONU pour faciliter une solution politique», a-t-il dit, ruinant tous les efforts accomplis jusque là par l’émissaire spécial de l’ONU.
Le document syrien présenté aux Nations Unis par le régime n’envisage qu’un «gouvernement d’unité», écartant le principe d’un «organe exécutif de transition» (sans Assad) que Staffan de Mistura s’efforce de mettre sur pied.
Une voie étroite dans laquelle le président syrien pousse ses alliés russe et iranien
Une position inflexible tant sur le plan des principes que sur le terrain, où son armée poursuit les offensives contre la rébellion djihadiste ou modérée, et les largages de barils d’explosifs sur la population des villes insurgées.
Mais surtout une voie étroite dans laquelle il n’hésite pas à pousser ses alliés. «La défaite du terrorisme est inévitable tant qu’il y aura des pays comme l’Iran, la Russie et la Chine qui respectent les principes et soutiennent le droit des peuples à l’autodétermination» a-t-il indiqué, tout en les «remerciant pour cela».
Si Téhéran ne lésine pas sur son soutien au régime, via le Hezbollah et les milices chiites irakiennes, voire ses propres Gardiens de la révolution, Moscou se montre plus regardant.
Après la reprise de Palmyre à l’organisation de l’Etat islamique, le président Assad avait déjà annoncé sa volonté de reconquérir tout le pays. Il s’était fait rappeler à l’ordre par ceux-là mêmes qui avaient permis cette victoire.
L’ambassadeur russe à l’ONU, Vitali Tchourkine, l’avait prévenu que son projet de reconquête «était en dissonance avec les efforts diplomatiques entrepris par la Russie».
Washington en appelle à Moscou et Téhéran pour réfréner Damas
Pour Washington, la nouvelle promesse de Bachar al-Assad de reconquérir «chaque pouce» de son pays «est décourageante ».
Le département d’Etat n’a rien vu de surprenant dans ces déclarations et estime toujours «que la Russie et l’Iran peuvent au moins appeler ceux qui ont toujours une influence sur le régime à le réfréner pour empêcher que le processus poilitique et la cessation des hostilités ne tombent complètement en morceaux».
Le porte-parole de la Maison Blanche a estimé pour sa part que l’inflexibilité d’Assad «ne fait qu’exacerber le chaos», mais «le président Poutine a promis d’user de son influence pour pousser le régime à respecter la cessation des hostilités», a-t-il rappelé.
Pour Bachar al-Assad, pas d'autre option qu'un «gouvernementr d'unité»
La prise de fonction du nouveau parlement, issu des élections contestées du 13 avril 2016 et présidé désormais pour la première fois par une femme, a été en effet l’occasion pour le président syrien de rappeler à ses ennemis et à ses alliés la seule stratégie qu’il entendait suivre.
Pour lui, les trois rounds de négociations indirectes de Genève entre le régime et l’opposition «n’ont pas vraiment commencé».
«Nous n’accepterons d’inclure aucun sujet en dehors des principes fondamentaux que nous avons présentés à l’ONU pour faciliter une solution politique», a-t-il dit, ruinant tous les efforts accomplis jusque là par l’émissaire spécial de l’ONU.
Le document syrien présenté aux Nations Unis par le régime n’envisage qu’un «gouvernement d’unité», écartant le principe d’un «organe exécutif de transition» (sans Assad) que Staffan de Mistura s’efforce de mettre sur pied.
Une voie étroite dans laquelle le président syrien pousse ses alliés russe et iranien
Une position inflexible tant sur le plan des principes que sur le terrain, où son armée poursuit les offensives contre la rébellion djihadiste ou modérée, et les largages de barils d’explosifs sur la population des villes insurgées.
Mais surtout une voie étroite dans laquelle il n’hésite pas à pousser ses alliés. «La défaite du terrorisme est inévitable tant qu’il y aura des pays comme l’Iran, la Russie et la Chine qui respectent les principes et soutiennent le droit des peuples à l’autodétermination» a-t-il indiqué, tout en les «remerciant pour cela».
Si Téhéran ne lésine pas sur son soutien au régime, via le Hezbollah et les milices chiites irakiennes, voire ses propres Gardiens de la révolution, Moscou se montre plus regardant.
Après la reprise de Palmyre à l’organisation de l’Etat islamique, le président Assad avait déjà annoncé sa volonté de reconquérir tout le pays. Il s’était fait rappeler à l’ordre par ceux-là mêmes qui avaient permis cette victoire.
L’ambassadeur russe à l’ONU, Vitali Tchourkine, l’avait prévenu que son projet de reconquête «était en dissonance avec les efforts diplomatiques entrepris par la Russie».
Washington en appelle à Moscou et Téhéran pour réfréner Damas
Pour Washington, la nouvelle promesse de Bachar al-Assad de reconquérir «chaque pouce» de son pays «est décourageante ».
Le département d’Etat n’a rien vu de surprenant dans ces déclarations et estime toujours «que la Russie et l’Iran peuvent au moins appeler ceux qui ont toujours une influence sur le régime à le réfréner pour empêcher que le processus poilitique et la cessation des hostilités ne tombent complètement en morceaux».
Le porte-parole de la Maison Blanche a estimé pour sa part que l’inflexibilité d’Assad «ne fait qu’exacerber le chaos», mais «le président Poutine a promis d’user de son influence pour pousser le régime à respecter la cessation des hostilités», a-t-il rappelé.
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