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Syrie: dans Manbij libérée de Daech, la vie reprend lentement
Lentement Daech perd du terrain également en Syrie. La ville de Manbij, au nord du pays, est tombée après deux mois de combat. Mais ce recul laisse entrevoir une autre problématique. L’inquiétude des populations arabes de voir les Kurdes étendre leur zone d’influence.
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Pour les habitants de Manbij, le cauchemar a pris fin le 12 août 2016. Enfin libérés de Daech après 70 jours de combat. La ville est située entre Alep au sud-ouest et Kobané à la frontière turque au Nord. En deux années, elle était devenue un bastion des islamistes. Beaucoup, sur les 100.000 habitants que comptait la ville en 2011, sont partis vivre dans les camps de déplacés.
«Des milliers de personnes reviennent et les magasins rouvrent» déclarait à Reuters Charfan Darwich, porte-parole du tout nouveau conseil militaire de la ville, formé par les vainqueurs. Et en effet, des centaines de véhicules se pressent à l’entrée de la ville.
Les hommes se taillent la barbe, les femmes brûlent leur niqab. Mais les scènes de liesse masquent une autre réalité. Certains habitants n’ont plus de maison, détruite lors des combats. Beaucoup d’endroits sont piégés. Selon une ONG, le Syrian institute for justice, les mines ont tué 26 personnes durant les trois jours de la chute de la ville. Et il resterait 50.000 engins disséminés un peu partout. L’autre problème selon cette ONG réside dans l’approvisionnement. Ici, il manque de tout. Vivres, eau, médicaments.
Reste enfin la nature des libérateurs. Les Forces démocratiques syriennes (FDS) sont essentiellement kurdes, et certains s’inquiètent de leur mainmise sur une ville arabe. Les rumeurs de règlements de compte se propagent. Car c’est aussi l’avenir de la Syrie et du Kurdistan qui est en jeu. Libération écrit ainsi : «Les Kurdes qui composent 90% de ce regroupement armé pourraient être tentés d’intégrer Manbij dans leur territoire autonome convoité le long de la frontière turco-syrienne.»
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