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Syrie : la rébellion lance une offensive de printemps contre Assad à Damas
A trois jours de la reprise des pourparlers entre le régime syrien et l’opposition à Genève sous l’égide de l’ONU, la rébellion crée la surprise. En ce début de printemps, elle a lancé une offensive contre les forces loyalistes dans l’est de Damas, portant les combats à proximité du centre ville. Un défi au président Bachar al-Assad, dont la capitale apparaît de moins en moins sécurisée.
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Au moment où le président syrien semble triompher, depuis la reprise d’Alep avec l’aide de ses alliés russe et iranien, c’est dans son fief au cœur de la capitale que Bachar al-Assad est désormais défié.
Une foffensive rebelle qui a pris le régime par surprise
Précédée de plusieurs attentats suicide, dont l’un revendiqué par le Front Fateh al-Cham a fait 74 morts dans la vieille ville, l’offensive de la rébellion contre la capitale a pris tout le monde par surprise.
Depuis le 19 mars 2017, une coalition des groupes rebelles de l’Armée Syrienne Libre (ASL) et des djihadistes du Front Fateh al-Sham, ancienne branche syrienne d’al-Qaïda, a lancé des attaques à partir du quartier Jobar qu’elle contrôle, dans l’est de la ville.
C’est la première fois en deux ans que les combattants pénètrent ainsi en profondeur jusqu’au quartier des Abassides, jouxtant le centre de Damas. Une offensive destinée à soulager trois quartiers de la périphérie soumis à des bombardements incessants du régime.
Les djihadistes et leurs alliés ont même réussi à faire brièvement la jonction avec le quartier rebelle de Qaboun plus au nord, avant d’être repoussés par les forces du régime. «Le régime et ses alliés ont mené une contre-offensive et repris 70% des positions capturées par les rebelles», a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Après une journée d’intenses bombardements de l’aviation syrienne contre la partie de Jobar contrôlée par la rébellion, le calme est revenu dans la soirée. Notamment dans le secteur des Abbassides ou un semblant d’animation pouvait être constaté.
Les combats font toujours rage à 10 km du centre de Damas
Un calme de courte durée cependant. Mardi 21 mars dès l’aube, bombardements et combats faisaient à nouveau rage à une dizaine de kilomètres du centre. «On était soulagé lundi, quand les rues ont été rouvertes mais aujourd’hui on est prisonnier à nouveau», raconte à l’AFP Ola, habitante du quartier des Abbassides. «Je reste terrée dans ma chambre», précise encore cette étiudiante de 22 ans.
Les combats ont fait dimanche 19 et lundi 20 mars au moins 72 morts, 38 côté loyalistes et 34 côté insurgés, selon l’OSDH et ils continuaient de s’intensifier à la mi-journée du 21, tandis que d’épaisses fumées noires étaient visibles dans le ciel de la capitale.
Relativement épargnée jusque là par la guerre, le principal bastion du régime est désormais rattrapé par le conflit, alors que les négociations de paix doivent reprendre le 23 mars à Genève sous l’égide de l’ONU.
Contrairement aux derniers pourparlers d’Astana au Kazakhstan, sous l’égide de Moscou, où l’opposition avait refusé de se rendre, toutes les parties ont confirmé leur présence à Genève, selon l’ONU.
Pour Bachar al-Jaafari, chef de la délégation du régime aux pourparlers,«les dernières attaques terroristes à Damas et ailleurs en Syrie visent à faire pression sur le gouvernement syrien avant Genève».
Une offensive «pour montrer que la révolution reste forte»
Alors, une offensive de la rébellion pour ne pas se trouver en position de faiblesse face au pouvoir? Sans doute. Mais outre l’objectif militaire local, cette bataille a été lancée par l’ASL «pour montrer que la révolution reste forte et que le régime n’a pas gagné la partie comme on le dit à l’extérieur», explique à Libération un commandant de cette première force armée du soulèvement.
Le chef militaire de la région de Damas a même lancé via WhatsApp un appel audio aux groupes insurgés à travers le pays, leur demandant de rallumer tous les fronts contre les forces du régime.
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