Cet article date de plus d'onze ans.
Syrie : Obama, entre ton martial et diplomatie
Le président Barack Obama a beaucoup varié sur la Syrie. Au fil de ses déclarations, il a soufflé le chaud et le froid, ton martial et propositions diplomatiques. Retour sur les propos du président américain depuis août 2012 et son évocation d'une «ligne rouge».
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Barack Obama avait été très critique sur la guerre contre l'Irak en 2003, décidée par son prédécesseur républicain George W. Bush. Lors du départ des troupes américaines en 2011, il avait d'ailleurs affirmé sur la pertinence de cette guerre : «L'histoire jugera.»
Sur la Syrie, il a multiplié les appels à soutenir l'opposition syrienne, sans toutefois prendre officiellement de décisions en ce sens. Mais l'évolution de la situation sur le terrain a poussé le président américain à prendre des positions plus affirmées sur la guerre civile syrienne.
La ligne rouge
22 août 2012 : «Jusqu'ici, je n'ai pas donné l'ordre d'intervenir militairement» en Syrie, avait alors déclaré le président américain Barack Obama lors d'une conférence de presse. Mais «si nous commencions à voir des quantités d'armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon calcul et mon équation», avait-t-il mis en garde avant d'ajouter, martial : «Nous surveillons la situation de très près, nous avons mis sur pied un ensemble de plans (...) et nous avons fait savoir de façon claire et nette à toutes les forces dans la région qu'il s'agissait d'une ligne rouge pour nous, et qu'il y aurait des conséquences énormes».
21 août 2013 : offensive dans la Ghouta orientale et à Moadamiyat al-Cham, des secteurs en périphérie de Damas aux mains des rebelles. L'opposition évoque 1.300 morts et accuse le régime, qui dément catégoriquement, d'avoir perpétré l'attaque avec des gaz toxiques.
22 août : mis sous pression par le sénateur républicain McCain qui rappelle les propos sur «la ligne rouge», alors que Paris parle déjà de «réaction de force», le président Obama «ordonne aux services de renseignement de rassembler au plus vite des informations supplémentaires», affirme Washington.
23 août : Washington annonce le déploiement de moyens militaires permettant de fournir des «options» à Barack Obama s'il ordonnait une intervention.
25 août : entretien téléphonique Obama-Hollande : «Les deux présidents ont convenu de rester en étroit contact pour apporter une réponse commune à cette agression sans précédent.»
«Les Etats-Unis devraient agir militairement»
28 août : «Je n'ai pas encore pris de décision» sur une action en Syrie, indique sur la télévision PBS le président des Etats-Unis qui, cependant, met directement en cause Damas dans l'attaque chimique : les Etats-Unis «ont conclu que le gouvernement syrien a bien commis cela, et que donc, il faut qu'il y ait des conséquences internationales».
«Lorsque des pays violent les règles internationales sur des armes comme des armes chimiques qui pourraient nous menacer, il faut qu'ils rendent des comptes», a-t-il insisté. «Nous voulons que le régime Assad comprenne qu'en ayant recours à des armes chimiques à grande échelle contre son propre peuple, contre des femmes, des bébés, des enfants, il ne fait pas que violer les règles internationales et les critères de décence, mais qu'il crée aussi une situation dans laquelle les intérêts nationaux américains sont affectés, et il faut que cela cesse», a ajouté le président américain. Se déclarant hostile «à un conflit sans fin en Syrie», M.Obama évoque «un coup de semonce».
31 août : «J'ai décidé que les Etats-Unis devraient agir militairement contre des cibles du régime syrien», a affirmé M.Obama, dans une intervention solennelle depuis la Maison Blanche, en soulignant que son pays était «prêt à frapper quand nous le choisirons»... avant d'ajouter immédiatement : «Je vais demander l'autorisation des représentants des Américains au Congrès pour un usage de la force.» Un débat qui ne pouvait pas avoir lieu avant le 9 septembre, selon des élus, soit après le sommet du G20 qui se tenait les 5 et 6 septembre à Saint-Pétersbourg, en Russie. Entre-temps, l'éventuelle coalition anti-Damas a perdu le soutien du Royaume-Uni, David Cameron ayant été désavoué aux Communes.
6 septembre : au G20 à Saint-Pétersbourg, Barack Obama et Vladimir Poutine campent sur leurs positions antagonistes.
7 septembre : Barack Obama exhorte les membres du Congrès américain à ne pas fermer les yeux sur les armes chimiques en Syrie : «Nous sommes les Etats-Unis. On ne peut pas rester aveugle devant les images de Syrie que nous avons vues (...). C'est pourquoi je demande aux membres du Congrès, des deux partis, de s'unir et d'agir pour promouvoir le monde dans lequel nous voulons vivre, le monde que nous voulons laisser à nos enfants et aux futures générations», déclare le président américain, lors de son allocution hebdomadaire à la radio et sur internet.
«Ne pas répondre à cette attaque scandaleuse augmenterait le risque de voir des armes chimiques utilisées de nouveau, de les voir tomber dans les mains de terroristes qui les utiliseraient contre nous, et cela enverrait un message désastreux aux autres nations, qu'il n'y aurait pas de suites données à l'utilisation de telles armes», prévient Barack Obama.
Tout en demandant le feu vert du Congrès, il tient à rassurer : «Toute action de notre part devra être limitée, à la fois dans le temps et dans l'ampleur, conçue pour dissuader le gouvernement syrien de gazer à nouveau son propre peuple et pour entamer sa capacité à le faire (...). Ce ne serait pas un autre Irak ou un autre Afghanistan.»
«J'ai demandé au Congrès de repousser un vote»
9 septembre : Barack Obama qualifie de «percée importante» l'initiative russe appelant «les dirigeants syriens à non seulement accepter de placer sous contrôle international leur stock d’armes chimiques, et ensuite à le détruire, mais aussi à rejoindre pleinement l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques». Proposition acceptée par Damas.
10 septembre : le président américain réagit en affirmant : «Au cours des derniers jours, nous avons vu quelques signes encourageants en raison de la menace crédible d'une action militaire américaine et de discussions constructives que j'ai eues avec le président Poutine (...). Il est trop tôt pour dire si cette proposition sera couronnée de succès et tout accord doit s'assurer que le régime Assad tienne ses engagements. Mais cette initiative peut permettre de mettre un terme à la menace des armes chimiques sans recourir à la force, en particulier parce que la Russie est l'un des plus puissants alliés d'Assad.»
Sur la Syrie, il a multiplié les appels à soutenir l'opposition syrienne, sans toutefois prendre officiellement de décisions en ce sens. Mais l'évolution de la situation sur le terrain a poussé le président américain à prendre des positions plus affirmées sur la guerre civile syrienne.
La ligne rouge
22 août 2012 : «Jusqu'ici, je n'ai pas donné l'ordre d'intervenir militairement» en Syrie, avait alors déclaré le président américain Barack Obama lors d'une conférence de presse. Mais «si nous commencions à voir des quantités d'armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon calcul et mon équation», avait-t-il mis en garde avant d'ajouter, martial : «Nous surveillons la situation de très près, nous avons mis sur pied un ensemble de plans (...) et nous avons fait savoir de façon claire et nette à toutes les forces dans la région qu'il s'agissait d'une ligne rouge pour nous, et qu'il y aurait des conséquences énormes».
21 août 2013 : offensive dans la Ghouta orientale et à Moadamiyat al-Cham, des secteurs en périphérie de Damas aux mains des rebelles. L'opposition évoque 1.300 morts et accuse le régime, qui dément catégoriquement, d'avoir perpétré l'attaque avec des gaz toxiques.
22 août : mis sous pression par le sénateur républicain McCain qui rappelle les propos sur «la ligne rouge», alors que Paris parle déjà de «réaction de force», le président Obama «ordonne aux services de renseignement de rassembler au plus vite des informations supplémentaires», affirme Washington.
23 août : Washington annonce le déploiement de moyens militaires permettant de fournir des «options» à Barack Obama s'il ordonnait une intervention.
25 août : entretien téléphonique Obama-Hollande : «Les deux présidents ont convenu de rester en étroit contact pour apporter une réponse commune à cette agression sans précédent.»
«Les Etats-Unis devraient agir militairement»
28 août : «Je n'ai pas encore pris de décision» sur une action en Syrie, indique sur la télévision PBS le président des Etats-Unis qui, cependant, met directement en cause Damas dans l'attaque chimique : les Etats-Unis «ont conclu que le gouvernement syrien a bien commis cela, et que donc, il faut qu'il y ait des conséquences internationales».
«Lorsque des pays violent les règles internationales sur des armes comme des armes chimiques qui pourraient nous menacer, il faut qu'ils rendent des comptes», a-t-il insisté. «Nous voulons que le régime Assad comprenne qu'en ayant recours à des armes chimiques à grande échelle contre son propre peuple, contre des femmes, des bébés, des enfants, il ne fait pas que violer les règles internationales et les critères de décence, mais qu'il crée aussi une situation dans laquelle les intérêts nationaux américains sont affectés, et il faut que cela cesse», a ajouté le président américain. Se déclarant hostile «à un conflit sans fin en Syrie», M.Obama évoque «un coup de semonce».
31 août : «J'ai décidé que les Etats-Unis devraient agir militairement contre des cibles du régime syrien», a affirmé M.Obama, dans une intervention solennelle depuis la Maison Blanche, en soulignant que son pays était «prêt à frapper quand nous le choisirons»... avant d'ajouter immédiatement : «Je vais demander l'autorisation des représentants des Américains au Congrès pour un usage de la force.» Un débat qui ne pouvait pas avoir lieu avant le 9 septembre, selon des élus, soit après le sommet du G20 qui se tenait les 5 et 6 septembre à Saint-Pétersbourg, en Russie. Entre-temps, l'éventuelle coalition anti-Damas a perdu le soutien du Royaume-Uni, David Cameron ayant été désavoué aux Communes.
6 septembre : au G20 à Saint-Pétersbourg, Barack Obama et Vladimir Poutine campent sur leurs positions antagonistes.
7 septembre : Barack Obama exhorte les membres du Congrès américain à ne pas fermer les yeux sur les armes chimiques en Syrie : «Nous sommes les Etats-Unis. On ne peut pas rester aveugle devant les images de Syrie que nous avons vues (...). C'est pourquoi je demande aux membres du Congrès, des deux partis, de s'unir et d'agir pour promouvoir le monde dans lequel nous voulons vivre, le monde que nous voulons laisser à nos enfants et aux futures générations», déclare le président américain, lors de son allocution hebdomadaire à la radio et sur internet.
«Ne pas répondre à cette attaque scandaleuse augmenterait le risque de voir des armes chimiques utilisées de nouveau, de les voir tomber dans les mains de terroristes qui les utiliseraient contre nous, et cela enverrait un message désastreux aux autres nations, qu'il n'y aurait pas de suites données à l'utilisation de telles armes», prévient Barack Obama.
Tout en demandant le feu vert du Congrès, il tient à rassurer : «Toute action de notre part devra être limitée, à la fois dans le temps et dans l'ampleur, conçue pour dissuader le gouvernement syrien de gazer à nouveau son propre peuple et pour entamer sa capacité à le faire (...). Ce ne serait pas un autre Irak ou un autre Afghanistan.»
«J'ai demandé au Congrès de repousser un vote»
9 septembre : Barack Obama qualifie de «percée importante» l'initiative russe appelant «les dirigeants syriens à non seulement accepter de placer sous contrôle international leur stock d’armes chimiques, et ensuite à le détruire, mais aussi à rejoindre pleinement l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques». Proposition acceptée par Damas.
10 septembre : le président américain réagit en affirmant : «Au cours des derniers jours, nous avons vu quelques signes encourageants en raison de la menace crédible d'une action militaire américaine et de discussions constructives que j'ai eues avec le président Poutine (...). Il est trop tôt pour dire si cette proposition sera couronnée de succès et tout accord doit s'assurer que le régime Assad tienne ses engagements. Mais cette initiative peut permettre de mettre un terme à la menace des armes chimiques sans recourir à la force, en particulier parce que la Russie est l'un des plus puissants alliés d'Assad.»
«J'ai demandé au Congrès de repousser un vote pour autoriser le recours à la force tant qu'est suivie la voie diplomatique (...). Dans le même temps, j'ai ordonné à notre armée de maintenir sa posture actuelle afin de maintenir la pression sur Assad et d'être en position pour réagir si la diplomatie échoue».
Le chaud et le froid.
Le chaud et le froid.
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