Le cyber-jihadiste français Siyad Al-Normandy écope d'un an ferme
Le tribunal correctionnel de Paris l'a déclaré coupable d'apologie et provocation au terrorisme et l'a condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis.
Le cyber-jihadiste Romain Letellier, animateur d'un site internet francophone qui avait, sous le pseudonyme d'Abou Siyad Al-Normandy, publié des traductions en français de la revue de propagande d'Al-Qaïda, a été condamné mardi 4 mars à un an de prison ferme. Le tribunal correctionnel de Paris l'a déclaré coupable d'apologie et provocation au terrorisme et l'a condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis.
Cheveux longs noués en catogan, longue barbe, le prévenu âgé de 27 ans a exprimé des regrets et cherché à minimiser les faits, lors de son procès. Romain Letellier, musulman converti qui a grandi dans une famille "athée et communiste", avait publié des textes glorifiant notamment les attentats du marathon de Boston en 2013. "J'ai fait une grosse bêtise", a-t-il dit au tribunal.
"A ce moment-là, j'étais pas fier d'être Français"
"Je ne me sentais pas responsable de ce qui était écrit dedans", a-t-il ajouté, "mon but c'est pas d'inciter les gens à faire des choses en France ou aux Etats-Unis". Le tri qu'il effectuait sur le site de traductions en français de la revue de propagande d'Al-Qaïda "Inspire", publiée en anglais, consistait principalement à supprimer les éléments "techniques", comme des plans de sabotages. "C'était bête, très bête", "avec le recul, je regrette", a-t-il assuré.
Quid du message "Malheur à la France et malheur à son peuple" accompagné d'une photo de la Tour Eiffel, publiée sur le site ? "A ce moment-là, j'étais pas fier d'être Français", a expliqué le prévenu, qui reproche à la France "d'être trop complaisante avec les Américains". Pour lui, il s'agissait d'un "mouvement d'humeur passager". Son avocat, Thomas Klotz, s'est dit "certain" que son client, qui a passé près de six mois en détention provisoire, "ne représente aucun danger" et a demandé de le "remettre en liberté".
Romain Letellier avait été arrêté le 17 septembre dernier par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) dans le Calvados, où il réside. Son incarcération avait été une première depuis une loi de décembre 2012, adoptée après l'affaire Merah, qui permet de placer en détention provisoire une personne mise en examen pour apologie d'actes de terrorisme ou provocation au terrorisme.
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