Tuberculose: quelques victoires contre la peste blanche
En 2013, 9 millions de personnes ont contracté la tuberculose, et 1,5 million en sont morts. Aujourd'hui, la tuberculose reste la deuxième maladie la plus mortelle au monde, derrière le Sida. L'OMS se félicite toutefois des progrès réguliers enregistrés dans le diagnostic et le traitement des patients à travers le monde. Le rapport publié par l'organisation estime qu'entre 2000 et 2013, 37 millions de vies ont été sauvées par l'amélioration du combat contre la tuberculose.
Mais l'OMS ne verse pas dans l'angélisme. Contrairement au Sida, la tuberculose n'est pas un virus. Il s'agit d'une infection bactérienne, par le bacille de Koch. La maladie est donc sensible à des traitements aux antibiotiques. Cela fait dire aux auteurs du rapport: « Considérant que tous les décès liés à la tuberculose sont évitables, le nombre de morts par la maladie reste beaucoup trop haut. Le combat doit être accéléré. » Ils incitent d'ailleurs à renforcer les investissements contre la tuberculose. Selon eux, 8 milliards de dollars annuels sont nécessaires pour une couverture complète de l'épidémie, contre 6 milliards actuellement.
La maladie recule
La tuberculose est présente sur tous les continents et dans la plupart des pays du monde. L'étude de l'OMS est basée sur des données collectées dans 202 pays au total.
Toutefois, l'OMS se concentre sur les 22 pays qui rassemblent environ 80% des nouveaux cas. Ces pays se concentrent en Europe de l'Est, en Asie de l'Est et du Sud-Est et en Afrique de l'Est. L'Inde a elle-seule compte 24% des nouveaux cas, la Chine 11%.
L'Afrique est surtout frappée par le cas particulier des patients atteints du VIH qui contractent la tuberculose. Quatre cas sur cinq de cette combinaison se déclarent sur le continent africain. En raison d'un système immunitaire affaibli par le VIH, le taux de mortalité dans ce cas augmente considérablement. Une personne sur 9 contaminée par la tuberculose est atteinte du VIH, contre personne sur 4 dans les cas mortels.
Inverser la propagation de l'épidémie de tuberculose faisait partie des «objectifs du millénaire pour 2015» de l'ONU, avec les épidémies de paludisme et du Sida. Contrairement à beaucoup d'autres, cette partie de l'objectif est sur le point d'être réalisée. L'incidence (le nombre de nouveaux cas) baisse chaque année, et la prévalence (le nombre de cas par rapport à la population totale) a diminué de 45% depuis 1990. La mortalité a baissé de 45% sur la même période. Clairement, l'épidémie est dans sa phase descendante.
Les souches résistantes, nouvelle menace
Le rapport de l'OMS souligne l'apparition d'un nouveau danger : les souches multirésistantes de la tuberculose (multidrug resistant tuberculosis ou MDR-TB). Contrairement à la varicelle ou à Ebola, la tuberculose ne laisse pas un patient soigné immunisé. Un traitement trop court ou une mauvaise prise en charge peuvent donc créer des souches résistantes aux traitements utilisés lors d'une premiere infection, qui deviennent elle-même contagieuses. Ces souches sont plus mortelles et plus difficiles à traiter. Aujourd'hui, les cas de MDR-TB représentent 3,5% du total. Cela représente plus de 300 000 patients en 2013.
PIre, l'OMS a déjà identifié dans plus de 100 pays (dont la France), l'apparition de souches extrêmement résistantes (extensively drug resistant tuberculosis ou XDR-TB), qui résistent même aux antibiotiques les plus puissants sur le marché. Selon les auteurs du rapport, sans une surveillance attentive des nouveaux cas et un effort spécifique dans le traitement des cas de tuberculose normaux pour éviter l'apparition de souches résistantes, ces nouveaux bacilles pourraient devenir une épidémie à part entière.
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