Tunisie : incidents après l'assassinat d'un haut responsable de l'opposition
"J'emmerde tout le mouvement Ennahda et j'accuse (son chef) Rached Ghannouchi d'avoir fait assassiner mon frère" . Illustration du climat de violence qui règne en Tunisie depuis quelques mois, ces propos d'Abdelmajid Belaïd "à chaud", après avoir appris l'assassinat de Chokri Belaïd.
Le chef du parti des Patriotes démocrates - un parti laïque d'opposition qui avait rejoint la coalition dite du "Front populaire", qui se pose en alternative au pouvoir en place - a été abattu ce mercredi matin, alors qu'il sortait de son domicile. Touché de deux balles, selon son épouse.
Manifestations spontanées d'opposants
Le Premier ministre, du parti Ennahda, a vigoureusement condamné l'attentat. Hamadi Jebali a dénoncé "un acte criminel, un acte de terrorisme, pas seulement contre Belaïd mais contre toute la Tunisie" . Pour sa part, le président tunisien "l'odieux assassinat". Moncef Marzouki a décidé d'écourter sa tournée internationale pour rentrer d'urgence à Tunis.
A l'annonce de la mort de Chokri Belaïd, un millier de personnes se sont réunies devant le ministère de l'Intérieur, à Tunis. "Honte à vous ", "Le gouvernement doit partir" scandaient les manifestants. Les forces de sécurité ont bouclé le quartier.
Une manifestation a lieu également à Sidi Bouzid, le berceau de la révolution tunisienne. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les quelque 200 personnes qui prenaient d'assaut le siège de la police.
On signale également la mise à sac et l'incendie de plusieurs locaux d'Ennahda - son chef a commenté ce qui se passe dans le pays : les tueurs "veulent un bain de sang", estime-t-il.
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