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Attaque raciste contre des Kurdes à Paris : "Nos martyrs ne meurent jamais", reprend la foule dans un dernier hommage entre émotion et indignation

Des milliers de Kurdes se sont réunis, à Villiers-le-Bel, ce mardi. Ils demandent justice pour cette tuerie et un autre triple assassinat, commis il y a dix ans.
Article rédigé par Alain Gastal
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des milliers de Kurdes rendent un dernier hommage aux victimes de l'attaque de Kurdes de Paris, à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise).  (OLIVIER CORSAN / MAXPPP)

Dans une forêt de drapeaux rouge et jaune, aux couleurs du Kurdistan, des milliers de Kurdes arrivés de toute l'europe, sont venus à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise) rendre hommage mardi 3 janvier aux victimes de la tuerie raciste, rue d'Enghien à ParisDes larmes, des cris et des slogans accueillent les dépouilles d'Emine Kara, responsable du mouvement des femmes kurdes en France, Mîr Perwer, un jeune auteur-compositeur, et Abdulrahman Kizil, militant politique, abattus près d'un centre culturel kurde, vendredi 23 décembre. L'auteur présumé des faits, un conducteur de train à la retraite, affirme avoir agi pour des motifs "racistes".

Dans la foule, certains arborent aussi le portrait d'Abdullah Öcalan, le leader du PKK, emprisonné depuis 23 ans en Turquie. Cette organisationqui milite pour l'autonomie du Kurdistan en Turquie, est classée comme organisation terroriste par Istanbul, les États-Unis et l'Union européenne. "Les martyrs ne meurent jamais", reprend la foule disciplinée, tandis que la sono diffuse des marches patriotiques qui alternent avec les mélodies plus douces du chanteur Mîr Perwer, une des trois victimes.

L'hommage de la communauté kurde aux trois victimes du tueur de la rue d'Enghien, Villiers-le-Bel, le 3 janvier 2023. (ALAIN GASTAL / FRANCEINFO)

Un autre triple assassinat toujours pas élucidé

La représentante des femmes kurdes est la première à prendre la parole pour rendre hommage à Emine Kara, une autre victime et militante du PKK. "Emine de la montagne, Emine de notre peuple, nous l'avons perdue ! Emine cela veut aussi dire 'l'amour'. C'est pourquoi nous sommes très en colère, indignés", scande-t-elle au micro."Mais que le monde entier, le sache : chacun de nos martyrs signifie la parole que nous renouvelons pour atteindre la liberté et faire la révolution". 

Les prises de parole se succèdent et tous, comme Remzi Kartal, le co-président du Conseil du peuple kurde, font le lien entre cette tuerie et un autre triple assassinat, commis il y a dix ans, contre trois militantes kurdes à Paris. "Il est inadmissible que ce triple assassinat d'il y a dix ans et celui-ci ne soient pas élucidés", entend-on sur la scène. 

"Il est inadmissible que cela se passe en France et que la France n'utilise pas tous les moyens dans ses mains pour élucider ce triple assassinat mené contre les Kurdes à deux reprises"

Une militante kurde

Des milliers de Kurdes peuvent défiler devant les cercueils des trois victimes. Elles vont ensuite être inhumées sur leurs terres, au Kurdistan turc pour deux d'entre elles et dans un camp de réfugiés en Irak, pour la troisième.

Attaque raciste contre des Kurdes à Paris : "Nos martyrs ne meurent jamais", reprend la foule dans un dernier hommage entre émotion et indignation - le reportage d'Alain Gastal

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