Élection présidentielle en Turquie : un deuxième tour sans suspense ?
Devant la foule, il se présente en gagnant quasi certain. Et même s’il doit se soumettre à un deuxième tour, Recep Tayyip Erdogan osait, vendredi 26 mai, le récit de sa victoire. Si Erdogan l’emporte dimanche, la Turquie prendra clairement un tournant encore plus nationaliste. Et c’est ce que lui demandent ses électeurs, dans le quartier de Kasimpasa. "Moi je suis nationaliste, et je veux qu’il continue à prendre soin de la patrie", déclare un homme. Le maintien du président, mais avec une exigence, celle de stopper l’inflation à deux chiffres, ce qu’il n’a pas fait jusque-là.
Crainte d'une dérive encore plus autoritaire
En cas de troisième mandat, Recep Tayyip Erdogan va-t-il s’assouplir ? Tenir compte de cette moitié du pays qui aspire à plus de démocratie, et qui a voté contre lui. Samedi après-midi, les partisans de son rival n’y croyaient pas. "S’il reste, je pense qu’il va durcir le ton, parce qu’il a perdu des voix au premier tour", juge une femme. La crainte d’une dérive encore plus autoritaire est bien présente.
Un journaliste franco-turc risque 14 ans de prison, accusé de propagande terroriste. "On m’accuse d’avoir prôné le terrorisme, alors qu’on participait juste à une campagne de solidarité pour soutenir un quotidien pro-kurde", indique Erol Onderoglu, journaliste, représentant de Reporters sans Frontières en Turquie. Pour lui, Erdogan devrait poursuivre le verrouillage de la société, s’il est réélu.
Sur le plan international, un troisième mandat serait une continuité. Erdogan s’est imposé, notamment avec la guerre en Ukraine. Vingt ans, et peut-être cinq de plus, s’il est réélu dimanche.
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