Turquie : putsch déjoué, mais tensions persistantes et au moins 265 morts

Article rédigé par Pierre Godon, Catherine Fournier
France Télévisions
Publié Mis à jour
Des policiers sur un tank, à Istanbul (Tuquie), le 16 juillet 2016. (BULENT KILIC / AFP)

Des putschistes ont tenté de prendre le pouvoir en Turquie entraînant une violente riposte d'Ankara et le retour précipité de vacances du président Recep Tayyip Erdogan.

Ce qu'il faut savoir

Le gouvernement turc a annoncé, samedi 16 juillet, l'échec de la tentative de putsch qui a fait au moins 265 morts, mais des tensions persistaient comme en témoignaient l'appel lancé par le président Erdogan à la poursuite de la mobilisation de ses sympathisants et la quasi-fermeture d'une importante base aérienne.

La situation est "entièrement sous contrôle", a affirmé le Premier ministre Binali Yildirim, selon lequel le bilan humain d'une nuit d'affrontements à Ankara et Istanbul entre les militaires rebelles, les troupes fidèles au régime et les dizaines de milliers de personnes descendues dans les rues a été particulièrement lourd : 161 morts et 1 440 blessés dans les forces loyalistes et chez les civils, tandis que, d'après le chef de l'armée, 104 insurgés ont été abattus. 

Tensions persistantes. Toutefois, signe que la situation était loin d'être totalement revenue à la normale, les accès à la base d'Incirlik ont été fermés, ont annoncé les Etats-Unis qui ont en conséquence suspendu leurs opérations aériennes contre le groupe Etat islamique, ces installations étant utilisées par la coalition internationale pour lutter contre les jihadistes en Syrie. De plus, les unités militaires américaines en Turquie ont reçu l'ordre de prendre des mesures de protection maximales, tandis que les Français à Istanbul ont été appelés par leur consulat à "rester chez eux".

 Purge dans l'armée. Au total, 2 839 militaires ont été arrêtés en liaison avec ce coup d'Etat avorté, a révélé le chef du gouvernement turc, selon lequel "ces lâches se verront infliger la peine qu'ils méritent".