Turquie : le prédicateur et opposant en exil Fethullah Gülen est mort, annonce la télévision publique turque

Le prédicateur musulman vivait aux Etats-Unis depuis 1999. Il était accusé par Ankara d'avoir fomenté une tentative de coup d'Etat contre Recep Tayyip Erdogan en 2016.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le prédicateur musulman et opposant au régime d'Erdogan Fethullah Gulen dans sa résidence de Saylorsburg, en Pennsylvanie (Etats-Unis), le 18 juillet 2016. (THOMAS URBAIN / AFP)

Ses partisans étaient devenus un épouvantail pour Recep Tayyip Erdogan, le président turc. Le prédicateur musulman et opposant Fethullah Gülen est mort, a annoncé lundi 21 octobre la télévision publique turque TRT, citant des comptes X et sites internet proches de son mouvement. Selon la chaîne, l'homme de 83 ans est mort dimanche soir dans un hôpital aux Etats-Unis, où il vivait. Il était accusé par Ankara d'avoir ourdi une tentative de coup d'Etat en Turquie en juillet 2016.

Inspirateur du mouvement Gülen, aussi appelé le mouvement "Hizmet", Fethullah Gülen était installé en Pennsylvanie, aux Etats-Unis, depuis 1999. La Turquie l'avait déchu de sa nationalité turque en 2017. Le président turc Recep Tayyip Erdogan en avait fait son ennemi juré après la tentative de coup d'Etat du 15 juillet 2016, et a fait procéder depuis à des centaines d'arrestations dans les rangs des gülenistes.

Un ancien allié d'Erdogan

Le prédicateur, accusé par le pouvoir turc de diriger un groupe "terroriste", affirmait qu'il ne s'agissait que d'un simple réseau d'organisations caritatives et d'entreprises. Fethullah Gülen et Recep Tayyip Erdogan, également issu de l'islam politique, furent avant cela longtemps alliés : le chef de l'Etat turc a même profité du réseau Gülen, dans les années 2000, pour asseoir son pouvoir face à l'establishment kémaliste, défenseur d'une Turquie laïque. 

Mais l'entente cordiale entre les deux hommes, fragilisée à partir de 2010, a volé en éclats lorsqu'un scandale de corruption, orchestré par des magistrats acquis à la nébuleuse guléniste, éclabousse fin 2013 le cercle des intimes de l'alors Premier ministre Erdogan. Fethullah Gülen devient l'ennemi public numéro 1. Après la tentative de coup d'Etat de 2016, des purges sans précédent ont été organisées, avec plus de 125 000 personnes limogées des institutions publiques, dont quelque 24 000 soldats et des milliers de magistrats.

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