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Turquie : le président d'un club de foot séquestre un arbitre à cause d'un penalty non sifflé

Il a fallu l'intervention du président turc Recep Tayyip Erdogan pour que l'arbitre soit relâché.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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L'attaquant de Trabzonspor, Oscar Cardozo, lors du match qui a valu à l'arbitre d'être séquestré, le 28 octobre 2015, à Tabzon (Turquie). (HAKAN BURAK ALTUNOZ / ANADOLU AGENCY / AFP)

"L'arbitre ne sort pas du stade." Furieux qu'un penalty n'ait pas été sifflé en faveur de son équipe, le président du club de foot de la ville de Trabzon (Turquie), qui évolue en première division, n'a pas hésité à séquestrer pendant plusieurs heures les arbitres d'un match de championnat, a rapporté vendredi 30 octobre la presse turque.

Connu pour ses manières fortes

L'incident s'est produit mercredi soir, à l'issue de la rencontre entre Trabzonspor et Gaziantep Spor, qui s'est conclue sur un nul (2-2). Reprochant à l'arbitre de ne pas avoir accordé un penalty à son équipe en fin de rencontre, le patron du club local, Ibrahim Haciosmanoglu, alors à Istanbul, à plus de 1 000 km de là, a exigé de son encadrement qu'il retienne l'homme en noir jusqu'à son arrivée sur place.

"L'arbitre ne sort pas du stade tant que je ne suis pas là", a-t-il ordonné, selon la presse. L'arbitre, Cagatay Sahan, ses juges de touche et le représentant de la Fédération turque de football ont ainsi été bloqués dans leur vestiaire pendant quatre heures.

Le président Erdogan à la rescousse

Seul un coup de fil du président Recep Tayyip Erdogan a permis leur libération. "Ne provoquons pas un scandale devant la Turquie et le monde", a personnellement demandé Erdogan, cité par la presse. Le dirigeant, connu pour ses manières fortes, a alors libéré les officiels, qui ont pu quitter le stade sous escorte policière.

L'incident a suscité l'indignation générale en Turquie. Le quotidien à grand tirage Hürriyet a ainsi proclamé vendredi sur sa première page "notre football est mort". La fédération a lancé une enquête disciplinaire sur l'affaire et un procès pourrait être intenté, le Code pénal punissant toute forme de séquestration.

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