Turquie : le président Recep Teyyip Erdogan défend le charbon en pleine mobilisation écologiste contre une extension de mine
Charbon contre forêt. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a vivement attaqué les défenseurs de l'environnement mobilisés contre le projet d'extension d'une mine, lundi 7 août. "Les centrales thermiques au charbon sont devenues une source d'énergie importante pour les pays européens avec la crise déclenchée par la guerre entre la Russie et l'Ukraine", a fait valoir le chef de l'Etat en citant "l'Allemagne et la France".
Dans la forêt d'Akbelen, au-dessus de Bodrum, station balnéaire de la mer Egée, des villageois épaulés par les défenseurs de l'environnement se relaient depuis le 24 juillet pour tenter de barrer la route aux tronçonneuses, protégées par les gendarmes et des véhicules blindés. Les autorités ont procédé à plusieurs arrestations d'opposants.
"La centrale thermique qui produit près des deux tiers de l'électricité utilisée dans la région égéenne rapporte près d'un milliard de dollars à notre économie", a affirmé Recep Teyyip Erdogan, à l'issue d'une réunion de son cabinet. "C'est un apport important pour le pays", a-t-il insisté, ajoutant : "Nous ne prêtons pas attention à ces écologistes marginaux, faisons ce que nous avons à faire".
Il s'agit de la première déclaration de Recep Tayyip Erdogan depuis le début de la mobilisation. Elle intervient à la veille d'une réunion extraordinaire du Parlement turc, pourtant en vacances, au sujet de la forêt d'Akbelen, à la demande de l'opposition.
En 2020, le ministère des Forêts a accordé à la société YK Energy, propriété de la puissante holding turque Limak, réputée proche du président par ses détracteurs, l'extension de sa mine de charbon. Depuis, les recours se multiplient. Le charbon – avec 37 centrales thermiques – fournit à la Turquie un tiers de ses besoins en énergie primaire et un tiers de son électricité.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.