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Turquie : RSF réclame la libération de son représentant, Erol Önderoglu, arrêté à Istanbul

Le journaliste, ainsi que deux autres intellectuels, a été inculpé pour "propagande terroriste". Le pouvoir leur reproche de soutenir la cause kurde.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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  (OZAN KOSE / AFP)

"Abasourdie". L'association Reporters sans frontières (RSF), qui défend la liberté de la presse, se dit stupéfaite de l'arrestation de son représentant en Turquie Erol Önderoglu, lundi 20 juin. Elle réclame sa libération "immédiate et inconditionnelle". 

Le journaliste et deux autres intellectuels ont été inculpés pour "propagande terroriste" au nom de la législation antiterroriste turque. "Erol Önderoglu, Ahmet Nesin et Sebnem Korur Fincanci" sont poursuivis, explique RSF sur son site, " pour avoir pris part à une campagne de solidarité avec le quotidien kurde Özgür Gündem".Le journal était dans le collimateur de la justice et les autorités turques l'avaient obligé plusieurs fois à fermer. Des "journalistes, intellectuels et défenseurs des droits de l’homme, poursuit RSF, se sont relayés, depuis le mois de mai 2016, pour prendre symboliquement la direction du journal”, poursuit RSF.

Poursuivis pour avoir défendu un journal kurde

Les trois personnalités arrêtées lundi sont poursuivies, selon l'AFP, pour des articles sur les luttes d'influence entre diverses forces de sécurité turques, et sur les opérations en cours contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le sud-est anatolien. 

Après avoir été mis en examen, le journaliste Erol Önderoglu, l'écrivain Ahmet Nesin et la présidente de la Fondation des Droits de l'Homme Sebnem Korur Fincanci ont été placés en détention provisoire dans une maison d'arrêt d'Istanbul. Une centaine de personnes venues les soutenir au palais de justice d'Istanbul ont scandé "Nous ne céderons pas aux pressions" à l'énoncé du jugement, selon les images diffusées sur les réseaux sociaux.

"Un jour noir pour la liberté de la presse"

RSF parle d' "un nouveau jour noir pour la liberté de la presse en Turquie", et appelle Ankara à "abandonner toutes les poursuites dans cette affaire". "Depuis vingt ans, Erol Önderoglu se bat sans relâche pour défendre les journalistes persécutés. (...) Il est aberrant et profondément honteux de le voir accusé de terrorisme, victime des abus qu'il a toujours dénoncés (...) Qu'il soit à son tour pris pour cible en dit extrêmement long sur la dégradation de la liberté de l'information en Turquie", estime RSF.

La Turquie occupe la 151e place sur 180 dans le Classement 2016 de la liberté de la presse, publié par RSF. Le régime islamo-conservateur du président Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2002, a accentué ces derniers mois la pression sur les médias indépendants.

Une campagne #FreeErol sur les réseaux sociaux

Sur Twitter, sous le hastag #FreeErol, de nombreux défenseurs de la liberté de la presse, à commencer par l'association RSF en Turquie, réclament désormais la libération d' Erol Önderoglu : 

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