: Vidéo Passolig, ou le Big Brother du football turc
En Turquie, le président Erdogan fait main basse sur le foot, mais certains irréductibles résistent. C'est le cas du Çarci, les ultras du club Beşiktaş d’Istanbul, un groupe de frondeurs légendaire. Leur bête noire s'appelle Passolig, une carte d’accès qui symbolise le virage sécuritaire du pays. Extrait d"Envoyé spécial".
Avec le symbole anarchiste dans son logo, le Çarci est un groupe de supporters turcs engagés, qui n'hésitent pas à tenir tête au pouvoir du président Erdogan. Ce sont eux les "ultras" du célèbre Beşiktaş, l'un des "Trois Géants" du football turc. Bastion actif de l'opposition, ils sont aujourd'hui surveillés comme le lait sur le feu. Voire carrément interdits de stade. Dans cet extrait d'"Envoyé spécial", Mustapha, l'un de ses leaders, nous dit tout le mal qu'il pense d'une nouvelle initiative sécuritaire, le système Passolig.
Pour les supporters, un instrument de fichage
Aujourd'hui, c'est jour de match. Quand Mustapha et ses amis arrivent au stade, ils doivent montrer patte blanche. Fouille et présentation obligatoire du Passolig, spécialité turque qui ressemble à… une carte de crédit. Mustapha s'exécute : "Je suis contre, mais si je veux aller aux matchs, j'ai pas le choix."
Numéro de carte d'identité, compte bancaire, tout est consigné dans une base de données reliée à des terminaux où les vigiles épluchent chaque entrée. La photo, le nom du supporter s'affichent, les sanctions s'il y en a… Et dans ce cas, il ne rentre pas. Officiellement, une initiative destinée à lutter contre la violence dans les stades. Un instrument de fichage, dénoncent les supporters. Pour eux, Passolig, c'est un peu le Big Brother du foot.
Extrait de "Erdogan, le dieu du stade", un reportage diffusé dans "Envoyé spécial" le 25 mai 2017.
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