Ukraine : trois pro-russes tués à Marioupol
C'est dans la nuit de mercredi à jeudi que des militants pro-russes ont attaqué la base militaire de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine. Les manifestants armés souhaitaient que la garde nationale soutienne leur mouvement de révolte contre Kiev. Mais les soldats ont refusé et ont eu recours à des tirs de sommation pour repousser la foule.
Les assaillants ont attaqué le camp avec des bombes incendiaires et des
cocktails molotov tout en ouvrant le feu sur les postes de garde, écrit le
ministre de l'Intérieur, Arsen Akarov, sur sa page Facebook. Après les sommations d'usage, les gardes nationaux ont répliqué, avec
le renfort de toutes les unités du ministère de l'Intérieur de la ville.
Trois personnes tuées, 13 blessés, 63 arrestations
Les forces spéciales étaient toujours jeudi matin à la poursuite d'un
"groupe armé " selon le ministre. Les forces de l'ordre ont saisi des armes et
des "téléphones d'opérateurs russes ", précise encore Arsen Akarov. "Selon les premières informations, trois assaillants ont été tués, treize ont été blessés et 63 arrêtés ", a déclaré le ministre de l'Intérieur.
Arsen Akarov avait indiqué dans un premier temps que les soldats avaient tiré en l'air pour repousser les assaillants, avant de revenir sur ses propos.
Intervention russe dénoncée par Kiev
A Marioupol, comme dans une dizaine d'autres villes de la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, les séparatistes pro-russes ont pris le contrôle de plusieurs bâtiments officiels. La ville de Marioupol est proche de la frontière russe, sur la mer d'Azov, qui borde également la Crimée, annexée par la Russie il y a quelques mois.
Les autorités ukrainiennes continuent de dénoncer l'intervention de soldats des forces spéciales russes venus de Crimée dans l'est du pays, ce que Moscou dément.
Moscou moque la "paranoïa" des Ukrainiens
"Nous sommes très étonnés au ministère de
la Défense des affirmations du chef des
services de sécurité ukrainiens selon lequel des unités des forces spéciales russes sont impliquées dans les
événements du sud-est de l'Ukraine " affirme le ministre russe de la
Défense, Sergueï Choïgou. "Ces affirmations ressemblent à de la paranoïa. Il
est difficile de chercher un chat noir dans une pièce sombre, en particulier
s'il n'y est pas. C'est a fortiori idiot si ce chat est intelligent,
audacieux et aimable ."
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Ces nouvelles tensions interviennent alors que doit s'ouvrir, ce jeudi à Genève, une réunion entre la Russie, l'Ukraine, les Etats-Unis et l'Union européenne pour tenter de trouver la voie d'une désescalade dans la crise ukrainienne.
Le président russe, Vladimir Poutine, doit s'exprimer ce jeudi lors d'un allocution télévisée. Il se livre à la désormais traditionnelle séance annuelle de questions-réponses avec la population russe, alors qu'il bénéficie d'un soutien massif dans sa politique à l'égard de l'Ukraine.
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