Un envoyé de l'Onu devait commencer jeudi à évaluer la situation humanitaire des victimes des inondations au Pakistan
Une semaine après le début de la crise, la communauté internationale craint une crise alimentaire majeure chez les survivants des pluies torrentielles qui ont dévasté les villages et terres agricoles, tuant plus de 1.500 personnes.
Il s'agit des pires inondations dans le pays depuis 80 ans. Elles affectent quelqu 4 millions de personnes.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a chargé mercredi Jean-Maurice Ripert, ancien ambassadeur de France auprès de l'organisation, d'évaluer sur place les dégâts des inondations.
Les inondations menacent désormais la province de Sindh, dans le sud du pays, après avoir dévasté le Nord-Ouest et affecté le Punjab. Dans le Sindh, les autorités provinciales s'emploient à prévenir de lourdes pertes en vies humaines et d'importants dégâts dans cette région fortement tournée vers l'agriculture. Environ 350.000 personnes ont été évacuées des zones à faible altitude du bassin de l'Indus. Des opérations rendues délicates par "les pluies torrentielles depuis hier entravent nos efforts".
Les militaires pakistanais ont annoncé mercredi qu'ils allaient faire don d'une journée de salaire aux sinistrés tandis que les ministres sont invités à céder un mois de salaire...Ces initiatives font suite à un ressentiment de la population à l'égard du gouvernement et du président Asif Ali Zardari pour leur incapacité à fournir de l'aide aux 3 millions de sinistrés.
Les précipitations record qui se sont abattues depuis la semaine dernière ont dévasté villages et plaines agricoles dans la province de Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest). Dans cette région, les survivants affluaient vers les centres de secours.
"Nous avons un besoin urgent d'aide en nourriture pour prévenir une situation de pénurie alimentaire", a indiqué Amjad Jamal, porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations-Unies.
"Je n'ai plus rien. La maison que j'avais construite de mes mains a été détruite. Est-ce que le gouvernement va nous aider?", se demandait Falak Naz, 28 ans, encore sous le choc. Dans le village de Shah Alam, quelque 2.000 sinistrés venus réclamer de la nourriture devant la maison d'un responsable local ont indiqué n'avoir reçu aucune aide du gouvernement.
De nombreux sinistrés fuyaient les zones inondées, empilant les biens qui leur restaient sur des camions, des voitures ou des ânes. D'autres trouvaient refuge dans des mosquées. La route menant de Peshawar à Charsadda offrait un paysage de désolation, couvert de débris des maisons et d'échoppes rasées comme après un tremblement de terre, a constaté un journaliste de l'AFP.
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