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Une femme porte plainte contre les héritiers de Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell

Jennifer Araoz, 32 ans, affirme que le financier l'a sexuellement agressée à plusieurs reprises lorsqu'elle avait 14 et 15 ans.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Jennifer Araoz, en août 2019. (TODAY/YOUTUBE)

Cinq jours après la mort en prison de Jeffrey Epstein à New York, une femme a intenté une première action en justice contre les héritiers du financier et son amie Ghislaine Maxwell. Jennifer Araoz, 32 ans, affirme que Jeffrey Epstein l'a sexuellement agressée plusieurs fois lorsqu'elle avait 14 et 15 ans.

Elle réclame, devant la Cour suprême de l'Etat de New York, des dommages et intérêts d'un montant non précisé, tant aux héritiers de Jeffrey Epstein qu'à son amie et complice présumée, la Britannique Ghislaine Maxwell. La plainte vise aussi trois autres femmes ayant travaillé pour Jeffrey Epstein, dont l'identité n'a pas été révélée.

Une nouvelle loi pour les crimes sexuels

Jennifer Araoz est la première victime désignée de Jeffrey Epstein à rendre sa situation publique et à intenter une action en justice dans le cadre d'une loi new-yorkaise entrée en vigueur le 14 août. Ce texte, adopté après les scandales de pédophilie à répétition dans l'Eglise catholique, donne un an aux victimes de crimes sexuels pour porter plainte au civil, quelle que soit l'ancienneté des agressions subies.

Epstein a été trouvé mort, apparemment d'un suicide, dans sa cellule la semaine dernière. Le fait qu'il n'aura pas à me répondre personnellement devant les tribunaux me met en colère, mais ma quête de justice ne fait que commencer.

Jennifer Araoz

dans un éditorial du "New York Times"

Dans sa plainte de 15 pages, elle décrit comment, issue d'une famille monoparentale modeste, elle se serait laissé prendre au "piège" de Jeffrey Epstein, décrivant un modus operandi similaire à celui qui a émergé des témoignages d'autres victimes désignées du riche financier. 

Des visites rémunérées

Une des "rabatteuses" du financier –une des trois femmes attaquées mais non identifiées dans la plainte– aurait approché Jennifer Araoz sur le trottoir devant son lycée new-yorkais fin 2001. Elle lui aurait parlé d'un homme riche qui pourrait l'aider à lancer la carrière d'actrice dont elle rêvait.

Les premières visites dans la luxueuse demeure du financier à Manhattan, truffée de caméras et d'animaux empaillés, se déroulèrent sans incident, selon Jennifer Araoz : pendant une heure ou deux, Jeffrey Epstein lui parlait, et elle recevait 300 dollars en cash après chaque entrevue.

Mais après moins d'un mois, Jeffrey Epstein l'aurait emmenée dans les étages visiter sa salle de massage, décorée de photos de femmes nues. Il lui aurait demandé de le masser et d'enlever son haut, prétextant qu'il devait voir son corps pour l'aider à trouver du travail comme mannequin. Les agressions se sont ensuite aggravées : il exigeait de la toucher pour se masturber. Au bout d'un an, elle l'accuse de l'avoir violée.

D'autres victimes désignées se prépareraient à intenter des actions contre les héritiers du milliardaire américain et ses complices, selon plusieurs médias.

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