Cet article date de plus de dix ans.

Après 54 ans de boycott, la poignée de mains Obama Castro

Nelson Mandela vivant avait réussi à rapprocher Noirs et Blancs en Afrique du Sud. Mort, il a réussi à dégeler les relations américano-cubaines gelées depuis la révolution castriste. Ce réchauffement a été symbolisé par une poignée de mains entre Barack Obama et Raul Castro à Soweto lors de la cérémonie en hommage au leader sud africain.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
Capture d'écran montrant la poignée de main entre Barack Obama et Raul Castro.  (SABC / AFP)

L'île de Cuba est située à moins de 200 km des côtes américaines et pourtant depuis la révolution castriste de 1959 qui a renversé la dictature de Batista, les deux pays n'ont quasiment plus de relations.

Washington a rompu ses relations diplomatiques avec La Havane en 1961, après la prise de pouvoir de Fidel Castro en 1959 et la nationalisation des biens américains sur l'île. Un embargo américain a été décrété en 1962 sous l'administration de John F. Kennedy.

​Les relations américano-cubaines alternent, depuis, entre chaud et froid. Certes, on est loin aujourd'hui de l'affaire de la baie des cochons (tentative de débarquement américain pour renverser le régime de Castro) en 1961 ou de la crise des fusées qui avait vu le monde à deux doigts d'un affrontement Est-Ouest en 1962.

L'embargo eut pour effet de jeter définitivement Cuba dans les bras de l'URSS et rendit l'économie cubaine totalement dépendante de celle du «grand frère» soviétique. Une situation dramatique pour Cuba après l'effondrement de l'URSS.
 
Depuis ces heures dramatiques, la situation a eu tendance à se stabiliser. En 1998, le président Bill Clinton décida que Cuba n’était plus une menace pour les États-Unis et assouplit l’embargo. Depuis 2001, suite à l'allègement de l'embargo, les sociétés américaines peuvent vendre certains produits à Cuba. La plupart des importations agroalimentaires à Cuba viennent des États-Unis. Washington a autorisé la mise en vente aux États-Unis de deux vaccins élaborés à Cuba, devenu un grand exportateur de médicaments génériques .

L'administration Obama a récemment ordonné la levée des restrictions sur les voyages et l'argent envoyé sur l'île par les immigrants cubains aux États-Unis. Washington a aussi retiré son veto mis depuis 1962 à l'intégration de Cuba dans l'Organisation des États américains (OEA).

Le 9 novembre dernier, s'exprimant devant des milieux anticastristes à Miami, Barack Obama avait estimé que les Etats-Unis devaient revoir leur politique vis-à-vis de Cuba, tout en maintenant l'objectif d'aider à une  libéralisation de l'île.
 
«Il faut garder à l'esprit que lorsque (Fidel) Castro  est arrivé au pouvoir, je venais juste de naître. Il est insensé de croire que les mesures mises en place en 1961 sont toujours aussi efficaces aujourd'hui, à l'ère d'internet et de Google», avait-il déclaré.

Après la poignée de mains historique, Cuba a évoqué «le début de la fin des agressions des Etats-Unis contre Cuba».

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.