Le ministère américain de la Défense annule l'accord de peine négociée pour le "cerveau" des attentats du 11-Septembre

Dans une note, le ministre de la Défense ajoute révoquer l'autorité de la haute-responsable qui supervisait ce dossier.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin, s'exprime au Pentagone à Arlington (Virginie), le 25 juillet 2024. (SAUL LOEB / AFP)

Le ministre américain de la Défense a révoqué, vendredi 2 août, l'accord de peine négociée pour Khalid Cheikh Mohammed, dit 'KSM', considéré comme le cerveau des attentats du 11 septembre 2001. Cet accord, annoncé mercredi, avait choqué de nombreux proches des quelque 3 000 victimes des attentats et suscité de virulentes critiques. Il permettait à ce Pakistanais élevé au Koweït d'éviter un procès où il encourrait la peine de mort, en échange d'une sentence de réclusion criminelle à perpétuité. La révocation est effective pour deux autres coaccusés : Walid bin Attash et Mustafa al-Hawsawi. 

"J'ai décidé, étant donné l'importance de la décision de conclure des accords de peines avant le procès avec les accusés (...), que la responsabilité d'une telle décision devrait me revenir", explique le ministre de la Défense dans une brève note. Lloyd Austin ajoute révoquer l'autorité sur les trois affaires de Susan K. Escallier, qui supervisait le dossier en tant que haute-responsable du ministère de la Défense pour les commissions militaires. Le ministre s'est saisi des trois dossiers.

Un "entrepreneur terroriste" jamais jugé 

Si "KSM" ne s'est pas, au départ, enrôlé dans Al-Qaïda, le rapport officiel sur le 11-Septembre l'a qualifié d'"entrepreneur terroriste". Selon ce document, il avait des motivations et des idées d'attentats, mais pas les fonds et l'organisation nécessaires pour les mener à bien. Khalid Cheikh Mohammed a déclaré auprès d'enquêteurs avoir imaginé et organisé les attentats les plus meurtriers de l'histoire. Il croupit depuis 18 ans dans une cellule de la prison de Guantanamo.

Khalid Cheikh Mohammed, Walid bin Attash et Mustafa al-Hawsawi n'ont jamais été jugés, la procédure devant les amener en procès s'étant enlisée autour de la question de savoir si les tortures qu'ils ont subies dans les prisons secrètes de la CIA discréditait les preuves à leur encontre.

En mars 2022, les avocats des prisonniers avaient confirmé que des négociations se déroulaient en vue d'un possible accord de peine négociée. Les accusés souhaitaient notamment obtenir la garantie de demeurer à Guantanamo, plutôt que d'être transférés dans un pénitencier fédéral, sur le continent américain, dans une cellule à l'isolement.

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