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Barack Obama à l’Afrique : «Personne ne devrait être président à vie»
Barack Obama a choisi la tribune de l’Union africaine pour appeler solennellement le monde à changer de regard sur l’Afrique. «Après un demi-siècle d’indépendance, il est plus que temps d’abandonner les vieux stéréotypes d’une Afrique enlisée pour toujours dans la pauvreté et les conflits.» Il appelle l’Afrique à adhérer à la démocratie et à vaincre le cancer de la corruption.
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Changer le regard sur l’Afrique
Tout au long de sa mini-tournée qu’il a débutée le 25 Juillet 2015 à Naïrobi au Kenya, le président américain a salué une Afrique en marche, une Afrique engagée sur la voie de la mondialisation et sur laquelle il faudra compter. «L’Afrique est l’une des régions du monde qui enregistre la plus forte croissance. Les gens sortent de la pauvreté, les revenus sont en hausse, la classe moyenne croît», a déclaré Barack Obama dans la capitale kenyane.
Des propos aux antipodes de la charge lancée par CNN, la veille de son arrivée au Kenya, première étape de son voyage. Pour la chaîne américaine, le président Obama se rendait dans «un foyer de terreur».
Le chef de l’Etat kenyan Uhuru Kenyatta n’avait pas du tout apprécié. Il a répliqué à la chaîne américaine que son pays était plutôt «un foyer de culture vivante». L’Afrique est la plus récente et la plus prometteuse frontière du monde, faite d’opportunités sans fin, a dit Uhuru Kenyatta au président Obama, «faites savoir que l’Afrique est ouverte et prête pour les affaires».
La démocratie, ce n'est pas juste des élections
Depuis la tribune de l’Union africaine à Addis Abeba, Barack Obama s’est donc inscrit en faux contre ce discours sur le désespoir africain. Mais il a appelé le continent à adhérer à la démocratie. «Les progrès démocratiques en Afrique sont en danger quand ses dirigeants refusent de quitter le pouvoir à l’issue de leur mandat. Personne ne devrait être président à vie, a déclaré Barack Obama. Quand un dirigeant essaie de changer les règles au milieu de la partie, simplement pour rester en poste, il s’expose à l’instabilité et à la discorde, comme nous l’avons vu au Burundi. La démocratie, ce n’est pas juste des élections. Quand les journalistes sont mis derrière les barreaux. Quand des militants sont menacés», a poursuivi le président américain.
«Refuser la fatalité et la corruption»
S’adressant aux jeunes Kenyans à Naïrobi, le 26 juillet 2015, Barack Obama avait déjà fustigé la corruption qui gangrène certains pays du continent. «C’est un boulet qui vous tire vers le bas. Les gens ordinaires doivent se lever et dire trop c’est trop», avait-il lancé dans son discours, entrecoupé d’applaudissements nourris. Il est revenu à la charge devant les ambassadeurs des pays membres de l’UA au siège de l’Union africaine à Addis Abeba : «Rien ne libérera plus le potentiel économique de l’Afrique que l’éradication du cancer de la corruption, a estimé Barack Obama. «La corruption existe partout dans le monde, mais en Afrique, elle aspire des milliards de dollars des économies des pays, de l’argent qui pourrait être utilisé pour créer des emplois, construire des hôpitaux et des écoles. Seuls, les Africains peuvent mettre fin à la corruption dans leurs pays», a-t-il dit.
L’Afrique pourra compter sur le soutien des Etats-Unis pour lutter contre le terrorisme qui freine son développement, a promis Barack Obama. Pour lui, le combat contre les groupes armés qui ensanglantent le continent doit s’accompagner de progrès en matière de gouvernance.
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