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Californie : le jeune homme noir abattu par des policiers leur tournait le dos

La famille a demandé une autopsie privée, qui laisse penser que le jeune homme ne faisait pas face aux policiers quand il a été touché par balles. Ces résultats relancent la colère de nombreux Américains, qui appellent à des manifestations.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des manifestants défilent à New York (Etats-Unis), le 28 mars 2017, en mémoire de Stephon Clark. (GABRIELA BHASKAR / X04107)

Stephon Clark, un jeune Afro-Américain abattu par la police californienne dans le jardin de sa grand-mère à Sacramento (Etats-Unis), a été touché à huit reprises, selon une autopsie privée demandée par la famille. Les balles ont atteint principalement le dos, le cou et le flanc, mais aucun impact n'a été constaté sur le devant du corps. Cela démontre que le jeune homme de 22 ans ne présentait pas un danger pour les policiers, estime l'avocat de la famille, Benjamin Crump.

"Il ne leur faisait pas face"

Des images vidéo de l'intervention du 18 mars ont été prises depuis un hélicoptère de la police et par les caméras corporelles des deux policiers qui ont interpellé le jeune homme dans le jardin de sa grand-mère. Elles montrent que les agents ont tiré 20 balles au total. Stephon Clark "est victime d'un de ces meurtres absurdes de la police dans des circonstances de plus en plus suspectes", a ajouté l'avocat.

Stephon Clark est visible au sol après avoir touché par balles, sur cette capture d'écran de l'enregistrement aérien réalisé par la police.  (SACRAMENTO POLICE DEPARTMENT / REUTERS)

L'autopsie a été réalisée par un ancien médecin légiste de renom, Bennet Omalu. "[Stephon Clark] faisait face à la maison, le côté gauche tourné vers les policiers, a précisé l'ancien médecin légiste. Il ne leur faisait pas face. La partie gauche de son dos faisait face aux policiers." Le jeune a agonisé pendant 3 à 10 minutes avant de mourir, "ce ne fut pas une mort instantanée", a-t-il souligné.

Ces résultats relancent la colère des manifestants

L'intervention des deux policiers – dont l'un est lui-même noir – a été déclenchée par un appel au numéro d'urgence 911, prévenant qu'un homme brisait des vitres de voitures dans une allée adjacente. Stephon Clark reste le principal suspect, selon la police. Les policiers ont été suspendus, mais cette énième bavure contre un Afro-Américains a suscité la colère de la communauté noire, qui multiplie depuis des manifestations dans la paisible capitale californienne.

Après les résultats de cette autopsie privée, le mouvement de défense "Black Lives Matter", déjà à l'œuvre sur d'autres cas de morts lors d'interventions policières, a d'ailleurs organisé une nouvelle manifestation devant la mairie. "L'autopsie indépendante publiée [montre que] le premier tir a été effectué dans le flanc gauche, ce qui signifie qu'il rentrait dans la maison et n'attaquait pas les officiers", écrit le mouvement sur Facebook (en anglais).

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