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Elections américaines: la fondation Clinton dans le collimateur des républicains

Les dons étrangers à la Fondation Clinton suscitent des questions sur les véritables motivations de certains donateurs. Ceux-ci pourraient vouloir influencer Hillary Clinton, ex-secrétaire d’Etat et désormais candidate à la Maison Blanche.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Hillary Rodham Clinton (à droite) aux côtés de sa fille Chelsea, vice-présidente de la Fondation Clinton, et de la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, le 9 mars 2015. (Spencer Platt/Getty Images/AFP)

Les quatre années passées par Hillary Clinton à la tête de la diplomatie américaine, de 2009 à 2013, n'ont pas tari les dons d'Etats étrangers à la fondation créée en 2001 par Bill, son mari.

Sa nomination au poste de secrétaire d’Etat avait poussé l’ONG à signer un accord avec l'administration de Barack Obama afin de donner au Département d’Etat, dirigé par Mme Clinton, un droit de regard sur certains dons d’Etats étrangers. Son objectif: éviter d’éventuels conflits d'intérêts dans le cas où un Etat déjà donateur augmenterait «matériellement» ses dons, ou d’un don effectué par un nouvel Etat.

Polémique sur un don algérien
Ses rivaux républicains ont relancé leurs attaques contre l’éthique du couple Clinton. Six ans après un don algérien de 500.000 dollars, pour venir en aide à Haïti après le séisme de 2010, la fondation a reconnu ne pas avoir à l’époque soumis cette contribution au Département d’Etat. 

Au total, outre l’Algérie, le Koweït, le Qatar, Oman, l’Australie, la Norvège, la République dominicaine ont fait des dons à la fondation alors que la secrétaire d'Etat gérait des dossiers diplomatiques sensibles impliquant parfois ces pays.

D’autres Etats, comme l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis ou l'Allemagne ont versé des contributions en 2014, après le départ de Mme Clinton de l'administration.
 
«Hillary Clinton doit expliquer pourquoi elle accepte de l'argent de pays étrangers qui violent les droits des femmes», a critiqué le sénateur républicain Rand Paul, candidat à l'investiture de son parti, parlant de corruption.

Mme Clinton défend son action humanitaire
 «Il ne peut y avoir de doute sur ma passion pour les droits des femmes ici et dans le reste du monde», a répondu la démocrate, le 10 mars 2015, lors d’une conférence de presse, affirmant: «Les gens qui souhaitent soutenir la fondation connaissent très bien nos valeurs et nos convictions.»
 
Avec près de deux milliards levés depuis sa création, la Fondation Bill, Hillary et Chelsea Clinton compte parmi les plus importantes fondations caritatives au monde. Le volume des dons a démontré la puissance du réseau mondial du couple politique, parmi les plus puissants des Etats-Unis. 
 
Le 13 avril 2015, la candidate démocrate a quitté le conseil d'administration de la fondation pour, dit-elle, se consacrer à sa candidature à la présidentielle américaine et éviter au passage l’apparence de tout conflit d’intérêt.

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