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Etats-Unis : Joe Biden chahuté, Donald Trump taclé… Ce qu'il faut retenir du deuxième débat des primaires démocrates

Lors du débat de jeudi, les candidats à l'investiture démocrate ont été plus virulents que la veille à l'encontre de Donald Trump. Parmi eux, la sénatrice de Californie, Kamala Harris, a marqué des points.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7min
Au lendemain du débat des dix premiers candidats à la primaire démocrate, les dix autres candidats, les plus connus, ont eux aussi débattu à Miami (Floride, Etats-Unis), le 27 juin 2019. (DREW ANGERER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Après les hors-d'œuvre, le plat principal. Mercredi, les dix premiers candidats aux primaires démocrates avaient lancé la course à la Maison Blanche, sous l'œil amusé et moqueur de Donald Trump. Si la sénatrice Elizabeth Warren avait tiré son épingle du jeu, les observateurs attendaient avec plus d'impatience ce deuxième débat qui a rassemblé, jeudi 27 juin, toujours à Miami, en Floride (Etats-Unis), les poids lourds candidats à l'investiture démocrate.

Joe Biden (ancien vice-président de Barack Obama), Bernie Sanders (sénateur du Vermont), Kamala Harris (sénatrice de Californie), Eric Swalwell (représentant de Californie), Pete Buttigieg (maire de South Bend, dans l'Indiana), Kirsten Gillibrand (sénatrice de l'Etat de New York), Marianne Williamson (écrivaine), John Hickenlooper (ancien gouverneur du Colorado), Andrew Yang (entrepreneur) et Michael Bennet (sénateur du Colorado) s'en sont pris plus frontalement au président Donald Trump que lors du débat de la veille. Voici ce qu'il faut en retenir.

Joe Biden, favori des sondages, invité à "passer le témoin"

Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama, est le favori des sondages (32% des intentions de vote aux primaires). Ce vétéran de la politique a concentré les attaques des autres candidats. A Miami, il s'est présenté en rassembleur modéré, défenseur de la classe moyenne et des ouvriers. Depuis son entrée dans la campagne le 25 avril, l'homme de 76 ans tente de se placer au-dessus de la mêlée démocrate, dans un duel direct avec le président républicain Donald Trump. "Je suis prêt à diriger ce pays parce qu'il est important que nous fassions revivre l'âme de cette nation" que le milliardaire a "piétinée", a-t-il avancé.

Mais il a été rattrapé par son âge et son bilan. "Si nous voulons régler les problèmes de l'automatisation, passez le témoin, si nous voulons résoudre le chaos climatique, passez le témoin, si nous voulons mettre fin à la violence par les armes et résoudre la dette étudiante, passez le témoin", a insisté Eric Swalwell, 38 ans. "Je tiens toujours le témoin", a rétorqué Joe Biden. 

L'ancien vice-président est régulièrement visé par Donald Trump, qui ironise sur son manque d'énergie présumée en le surnommant "Joe-Dodo". Si le sénateur indépendant Bernie Sanders, 77 ans, l'a souvent défendu face à ces critiques, il ne l'a en revanche pas épargné sur un autre point en prenant soin de rappeler le soutien de Joe Biden à la guerre en Irak, "un désastre complet"

La sénatrice de Californie Kamala Harris fait forte impression

Mercredi, la sénatrice du Massasuchetts Elizabeth Warren s'était distinguée. Jeudi soir, c'est Kamala Harris qui a crevé l'écran. L'ancienne procureure, 54 ans, a rappelé les propos récents de Joe Biden sur la courtoisie qu'il entretenait avec deux sénateurs favorables à la ségrégation il y a des années. "C'était blessant de vous entendre parler de la réputation de deux sénateurs qui ont bâti cette réputation et leur carrière sur la ségrégation", a déclaré la sénatrice afro-américaine, dans un silence de plomb. 

Seule Noire parmi la vingtaine de candidats à l'investiture, Kamala Harris l'a également accusé de s'être opposé au "busing", la politique publique qui permettait de transporter des enfants des quartiers noirs jusque dans des écoles à majorité blanche. "Il y avait une petite fille en Californie qui faisait partie de la deuxième génération à aller dans son école publique, et on l'y emmenait en bus chaque jour. Cette petite fille, c'était moi", a-t-elle poursuivi, émue. La mine fermée, Joe Biden a démenti avoir "dit du bien de racistes" ou s'être opposé à cette politique, défendant sa lutte pour l'égalité des droits.

Lors de la première cacophonie du débat, survenue après les attaques sur l'âge de Joe Biden, Kamala Harris est intervenue pour calmer les esprits : "Les Américains ne veulent pas d'une bataille de nourriture. Ils veulent savoir comment nous allons mettre de la nourriture sur leur table." Elle s'est également indignée de la politique menée par l'administration actuelle : "Donald Trump mesure la bonne santé de l’économie à Wall Street. C’est bien si on a des actions !" Selon Agnès Vahramian, correspondante de France 2 à Washington, la sénatrice a "dominé ce débat".

Donald Trump en prend pour son grade

Mercredi soir, Donald Trump avait assuré s'être ennuyé devant le premier débat. Les candidats ont entendu le message et n'ont pas hésité à l'attaquer dès les premières minutes. Bernie Sanders a été le plus virulent. "Le peuple américain a conscience que Trump est un imposteur, un menteur pathologique et un raciste, et qu'il a menti au peuple américain durant la campagne. Trump est bidon, il ne défend pas les familles américaines", a lancé le sénateur du Vermont, donné deuxième des sondages (17%) derrière Joe Biden.

Ce dernier, dont c'est la troisième campagne pour accéder à la présidence, a déclaré que les baisses d'impôts décidées par Trump favorisaient les plus riches et avaient accentué les inégalités économiques dans le pays. "Donald Trump pense que Wall Street a construit l'Amérique, a-t-il affirmé. Il nous a placés dans une situation horrible. Il y a d'énormes inégalités salariales."

Du Japon, où il se trouve à l'occasion du G20, Donald Trump a fait un commentaire sur le fond. "Tous les démocrates ont levé la main pour donner accès à des soins de santé illimités à des millions d'étrangers clandestins. Et si on s'occupait en premier des citoyens américains ?! C'est la fin de cette course !" a déclaré sur Twitter le président américain.

A l'issue de ces deux premiers débats, les deux favoris des sondages, Joe Biden et Bernie Sanders, voient deux femmes, Elizabeth Warren et Kamala Harris, s'ériger en cheffes de file de la concurrence. La prochaine étape de cette course à l'investiture se déroulera à Detroit (Michigan), les 30 et 31 juillet, lors de débats organisés par CNN.

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