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Etats-Unis: pourquoi Sanders ne jette-il pas l'éponge?

La course aux primaires démocrates s'est officiellement terminée le 14 juin 2016. Hillary Clinton a remporté l'investiture et l'heure est désormais aux négociations avec son rival Bernie Sanders. Mais si le sénateur du Vermont refuse pour autant de baisser les bras, il pourrait encore compter sur un mouvement citoyen.
Article rédigé par Charles Deluermoz
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min

«Je fais tout ce que je peux et je continuerai de faire tout ce que je peux pour que Donald Trump ne devienne pas président des Etats-Unis». Dimanche 12 juin, Bernie Sanders s'est montré intransigeant sur le plateau de l'émission Meet The Press de la chaîne de télévision américaine NBC News. Interrogé sur l'éventuel appui qu'il pourrait apporter à sa rivale démocrate, Hillary Clinton, il a néanmoins préféré botter en touche. Il a précisé qu'il s'entretiendrait avec elle dans les jours à venir et plusieurs points restent à éclaircir avant un rassemblement du parti derrière la candidature de Clinton.

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La candidate souhaite obtenir le soutien de Sanders et de ses partisans dans l'espoir de fédérer le parti démocrate face à Donald Trump. Mais pour le moment, Bernie Sanders se montre ferme. Il presse Clinton et les leaders démocrates de s'entendre sur les éléments essentiels sur lesquels il avait fondé sa campagne. A savoir combattre les inégalités de revenus et restreindre le rôle de Wall Street en politique.

En n'apportant pas un soutien immédiat à sa rivale avant la dernière ligne droite, Sanders entend peser sur le programme des démocrates qui sera discuté lors de la convention du parti, du 25 au 28 juillet 2016, à Philadelphie.

«Ses militants entendent poursuivre la révolution»
Le candidat, qui n'hésite pas à se dire «socialiste», incarne une force tranquille qui a déjà su rallier de nombreux citoyens américains à sa cause. Pendant sa campagne, il a su créer autour de lui un mouvement citoyen qui a rapidement pris une ampleur non négligeable. Pour preuve, l'hebdomadaire de gauche The Nation a indiqué en Une que «la campagne touche peut-être à sa fin, mais ses militants entendent poursuivre la révolution». L'effet galvanisant de la campagne de Sanders aura peut-être permis de faire bouger les lignes.

D'ores et déjà organisés pour se rassembler à un «sommet du peuple», ses partisans entendent poursuivre dans la voie engagée par Bernie Sanders, non plus considéré comme un candidat à la présidence mais davantage comme l'instigateur d'un mouvement citoyen résolument déterminé. Après avoir critiqué les liens flous qui unissent Hillary Clinton aux grands financiers, le sénateur du Vermont pourra en partie compter sur l'initiative Take on Wall Street, résurgence du mouvement Occupy Wall Street de 2008, destiné à lutter contre «l'influence corruptrice de la campagne de Wall Street et du lobbying du dollar».


Vers une nouvelle réforme ?
Des groupes politiques et d'importants syndicats américains se sont rassemblés avec l'ambitieuse volonté de réformer le secteur de la finance en réduisant la taille des grandes banques. Ils ont prévu une série d'actions afin de concentrer l'attention sur le besoin urgent de préserver les récentes réformes financières, mais également dans le but d'en obtenir de nouvelles. Organisés autour d'objectifs politiques concrets, ils réclament, entres autres, un nouveau Glass-Steagall Act, la création d'une taxe sur les revenus de la spéculation qui financerait des «investissements vitaux pour la collectivité», la suppression de la niche fiscale du carried interest et la création d'institutions bancaires plus sûres.

Aujourd'hui, si le mouvement est encore minoritaire, il pourrait bien s'étendre. Selon un sondage ABC/Washington Post de l'automne dernier, 67% des Américains, dont une majorité des électeurs républicains, veulent un président qui soutient de plus importantes réformes de Wall Street.

Mais pour l'instant, l'heure est encore aux négociations et, avant l'Election Day du 8 novembre, Sanders et ses partisans entendent bien poursuivre leur combat, «pour la justice sociale, économique, raciale et environnementale, jusqu'à Philadelphie », où se réunira la convention du parti démocrate. 

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