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Frappe américaine en Syrie: les élus démocrates divisés

Dans leur grande majorité, les démocrates dénoncent les frappes américaines en Syrie. Mais pour leurs leaders, la réponse américaine est «proportionnelle» aux «atrocités» commises par le régime syrien, même s'ils regrettent que le Congrès n'ait pas été consulté en prélude à cette action militaire.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Nancy Pelosi, chef de la minorité démocrate à la chambre des représentants, le 6 avril 2017 (Aaron P. Bernstein / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

«S’assurer qu’Assad sait qu’il doit en payer le prix quand il commet des atrocités est la bonne chose à faire», a déclaré le sénateur Chuck Schumer, chef de la minorité démocrate au Sénat. Il a cependant invité l’administration Trump à consulter le Congrès avant de mettre en œuvre une quelconque stratégie. Nancy Pelosi, son alter ego à la Chambre des représentants, estime pour sa part dans un communiqué que c’est «une réponse proportielle à l’utilisation par le régime d’armes chimiques».
 
Même son de cloche chez le représentant Eliot Engel, membre de la commission des Affaires étrangères de la Chambre. Il avait critiqué l’attentisme de Barack Obama en 2013, quand le régime syrien avait déjà fait usage d’armes chimiques. Le parlementaire a estimé que les frappes américaines constituaient «une réponse appropriée» tout en soulignant qu’une action militaire contre la Syrie à long terme ne pouvait être conduite qu’avec l’approbation du Congrès. 


Une mesure de représailles «appropriée» mais «illégale» 
Les responsables du parti démocrate approuvent l'action militaire contrairement à nombre de leurs collègues. Tim Kaine, le colistier de la candidate démocrate Hillary Clinton à la présidentielle américaine de novembre 2016, estime tout simplement que l'initiative américaine est «illégale» parce qu'elle n'a pas eu l'aval du Congrès.


Désapprobation totale également du côté de la démocrate Tulsi Gabbard, proche de Bernie Sanders et qui a rencontré le président Assad en Syrie il y a quelques mois, rappelle Vox. L'élue considère que l'administration Trump a agi «imprudemment» et que la frappe américaine pourrait conduire «à une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et la Russie».


Son collègue Ted Lieu, qui fait partie des parlementaires démocrates ayant une expérience militaire, est sur la même longueur d'ondes. Pour lui, cette action est d'autant plus vaine qu'elle ne menace pas le régime de Bachar al-Assad. «Assad est toujours au pouvoir. Quel est le but de cette frappe?», écrit-il sur Twitter. «Assad constituait-il une menace pour la sécurité des Etats-Unis?», interroge-t-il encore.


Le président Donald Trump a justifié ces frappes en affirmant qu'elles étaient «directement liées» aux évènements «horribles» du mardi 4 avril 2017. A savoir l'attaque chimique, imputée à l'armée syrienne contre la localité de Khan Cheikhoun (nord-ouest du pays), qui a fait au moins 86 morts dont 27 enfants.

Les services de renseignement américains ont établi que les avions, à l'origine de ce raid, étaient partis de la base d'al-Chaayrate, cible de la frappe américaine intervenue dans la nuit du 6 au 7 avril 2017.  

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