Frappe américaine en Syrie: les élus démocrates divisés
«S’assurer qu’Assad sait qu’il doit en payer le prix quand il commet des atrocités est la bonne chose à faire», a déclaré le sénateur Chuck Schumer, chef de la minorité démocrate au Sénat. Il a cependant invité l’administration Trump à consulter le Congrès avant de mettre en œuvre une quelconque stratégie. Nancy Pelosi, son alter ego à la Chambre des représentants, estime pour sa part dans un communiqué que c’est «une réponse proportielle à l’utilisation par le régime d’armes chimiques».
Même son de cloche chez le représentant Eliot Engel, membre de la commission des Affaires étrangères de la Chambre. Il avait critiqué l’attentisme de Barack Obama en 2013, quand le régime syrien avait déjà fait usage d’armes chimiques. Le parlementaire a estimé que les frappes américaines constituaient «une réponse appropriée» tout en soulignant qu’une action militaire contre la Syrie à long terme ne pouvait être conduite qu’avec l’approbation du Congrès.
RM @RepEliotEngel Statement on Missile Strike in #Syria: https://t.co/V8cwfEn6ct pic.twitter.com/zOowfXRAYn
— House Foreign Affairs Committee Democrats (@HFACDemocrats) April 7, 2017
Une mesure de représailles «appropriée» mais «illégale»
Les responsables du parti démocrate approuvent l'action militaire contrairement à nombre de leurs collègues. Tim Kaine, le colistier de la candidate démocrate Hillary Clinton à la présidentielle américaine de novembre 2016, estime tout simplement que l'initiative américaine est «illégale» parce qu'elle n'a pas eu l'aval du Congrès.
Assad is a brutal dictator who must be held account for atrocities. But the President's failure to seek congressional approval is unlawful
— Tim Kaine (@timkaine) April 7, 2017
Désapprobation totale également du côté de la démocrate Tulsi Gabbard, proche de Bernie Sanders et qui a rencontré le président Assad en Syrie il y a quelques mois, rappelle Vox. L'élue considère que l'administration Trump a agi «imprudemment» et que la frappe américaine pourrait conduire «à une guerre nucléaire entre les Etats-Unis et la Russie».
In statement, @TulsiGabbard condemns Trump's military action in #Syria, says he 'acted recklessly.' #HINews pic.twitter.com/ciJjOaRYQe
— Hawaii News Now (@HawaiiNewsNow) April 7, 2017
Son collègue Ted Lieu, qui fait partie des parlementaires démocrates ayant une expérience militaire, est sur la même longueur d'ondes. Pour lui, cette action est d'autant plus vaine qu'elle ne menace pas le régime de Bachar al-Assad. «Assad est toujours au pouvoir. Quel est le but de cette frappe?», écrit-il sur Twitter. «Assad constituait-il une menace pour la sécurité des Etats-Unis?», interroge-t-il encore.
Assad is still in power. What was purpose of strike? How much did this cost? Was Assad a threat to US homeland? How does this achieve peace? https://t.co/D3mstYwqh8
— Ted Lieu (@tedlieu) April 7, 2017
Le président Donald Trump a justifié ces frappes en affirmant qu'elles étaient «directement liées» aux évènements «horribles» du mardi 4 avril 2017. A savoir l'attaque chimique, imputée à l'armée syrienne contre la localité de Khan Cheikhoun (nord-ouest du pays), qui a fait au moins 86 morts dont 27 enfants.
Les services de renseignement américains ont établi que les avions, à l'origine de ce raid, étaient partis de la base d'al-Chaayrate, cible de la frappe américaine intervenue dans la nuit du 6 au 7 avril 2017.
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