Fusillade aux États-Unis : "Les décisions de la Cour suprême sont très éloignées de ce que veut la majorité des Américains [sur les armes à feu]", explique Jérôme Viala-Godefroy, spécialiste des États-Unis

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Une gigantesque chasse à l’homme a lieu dans le nord-est des États-Unis. Les autorités américaines traquent toujours l’auteur de la tuerie qui a fait, mercredi 25 octobre au soir dans l’État du Maine, 18 morts et 13 blessés. Jérôme Viala Godefroy, chargé de cours à Sciences Po et spécialiste des États-Unis, explique sur le plateau du 19/20 info les enjeux du débat du port d’armes dans le pays.
Fusillade aux États-Unis : "Les décisions de la Cour suprême sont très éloignées de ce que veut la majorité des Américains [sur les armes à feu]", explique Jérôme Viala-Godefroy, spécialiste des États-Unis Une gigantesque chasse à l’homme a lieu dans le nord-est des États-Unis. Les autorités américaines traquent toujours l’auteur de la tuerie qui a fait, mercredi 25 octobre au soir dans l’État du Maine, 18 morts et 13 blessés. Jérôme Viala Godefroy, chargé de cours à Sciences Po et spécialiste des États-Unis, explique sur le plateau du 19/20 info les enjeux du débat du port d’armes dans le pays. (franceinfo)
Article rédigé par franceinfo - D. Boéri
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Une gigantesque chasse à l’homme a lieu dans le nord-est des États-Unis. Les autorités américaines traquent toujours l’auteur de la tuerie qui a fait, mercredi 25 octobre au soir dans l’État du Maine, 18 morts et 13 blessés. Jérôme Viala Godefroy, chargé de cours à Sciences Po et spécialiste des États-Unis, explique sur le plateau du 19/20 info les enjeux du débat du port d’armes dans le pays.

Malgré les fusillades qui secouent les États-Unis, le pays n’a toujours pas pu réformer le port d’armes permis par la Constitution. "Il faut 60% du Congrès pour changer la Constitution, ça ne se fera pas. Il y a une opposition dans l’opinion publique entre républicains et démocrates. À peu près 60% des Américains pensent que la violence par armes est un problème national, dont 80% des démocrates et 38% des républicains", explique Jérôme Viala Godefroy, chargé de cours à Sciences Po et spécialiste des États-Unis. Une fissure qui s’explique par le travail de lobbying de la NRA, entre autres, mais aussi d’un arrêté de la Cour suprême en 2010 :  "[le port d’arme] n’est plus un droit collectif, c’est un droit individuel. (…) Depuis, on voit que ça n’a fait qu’augmenter au niveau des fusillades", indique l’expert. 

Une réglementation de la Cour suprême mise en cause 

À ce texte, s’ajoute une autre décision de la Cour suprême, qui applique cette loi aux États. "Même certaines lois de restrictions dans certains États sont remises en cause par les juges", explique Jérôme Viala Godefroy. La loi votée en 2022 pour mettre en place une réglementation autour des armes à feu [et notamment le fait de vérifier les antécédents judiciaires et psychologiques des acheteurs] n’a pas pu passer dans le Maine, "à la fois démocrate et très ouvert sur les armes".

En 2024, la Cour suprême, dont la posture conservatrice a été renforcée sous l’administration Trump, devra une fois de plus se pencher sur le sujet : "Est-ce qu’on doit limiter les armes à feu pour les personnes qui ont commis de la violence dans leurs foyers ? (…) Les décisions de la Cour suprême sont très éloignées de ce que veut la majorité des Américains", précise Jérôme Godefroy Viala. Des décisions qui ont des conséquences sur les hôpitaux démunis face aux blessures causées par les fusillades : "Des armes comme l’AR 15 font des blessures énormes (…). Il fait beaucoup de sang et dans le Maine, un petit État qui n’a pas l’habitude d’avoir ce genre de tuerie, ça pose énormément de problèmes." 

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