Haïti : le député Arnel Bélizaire libéré, les parlementaires contre-attaquent l’exécutif
Le ministre de la Justice, Me Josué Pierre-Louis et le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Michel Brunache font l’objet d’une interpellation ce 3 novembre au grand corps, le Sénat. Ils devront s’expliquer sur l’emprisonnement d’un parlementaire en fonction, sans la levée de son immunité. C’est ce qui a été adopté dans une résolution paraphée par plus d’une dizaine de sénateurs, vendredi.
"La dignité du pouvoir législatif a été piétinée", commentent ces parlementaires, suite à l’arrestation du député Arnel Bélizaire, au pied de son avion alors qu’il revenait d’une mission officielle à Paris.
Les députés, de leur coté, réclament la démission, sans condition, des ministres de la Justice, Me Josué Pierre Louis et de l’Intérieur, Thierry Mayard Paul, du secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Michel Brunache et du commissaire du gouvernement par intérim, Me Félix Léger.
Si elles ne démissionnent pas, ces personnalités seront interpellées puis révoquées dès la rentrée parlementaire, prévue pour le deuxième lundi de janvier 2012.
"La résolution sera acheminée au Premier ministre, Garry Conille pour les suites nécessaires", a expliqué le premier secrétaire du bureau de la Chambre basse, Guy Gérard Georges.
Arnel Bélizaire a pu signer, lui aussi, le document. Suite à sa libération vendredi, il a été conduit à la Chambre basse par des agents de l’administration pénitentiaire où il a pris part à cette séance spéciale sur son dossier.
Lors d’une rencontre entre les deux hommes au Palais national, le chef de l’Etat haïtien avait taxé le parlementaire, en désaccord avec lui, de "repris de justice". Invitant alors la justice à traquer les "évadés" de prison qui se seraient retranchés au parlement.
Le commissaire du gouvernement Félix Léger avait demandé aux responsables de la police judiciaire d’appréhender le parlementaire pour le replacer au Pénitencier national (plus gros centre carcéral d’Haïti) d’où il se serait évadé en février 2005.
M. Bélizaire reconnait avoir fait la prison en 2004. Toutefois il précise n’avoir aucun démêlé, pour l’heure, avec la justice de son pays.
Jacky Marc, avec agences
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