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Hollywood : le retour de la censure homophobe?

La Motion Picture Association of America serait-elle homophobe? En effet, cette puissante association hollywoodienne vient de classifier «R» (interdit aux moins de 17 ans non accompagnés), un drame sentimental «Love is Strange». Un retour aux vieux démons de la censure cinématographique?
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Les collines d'Hollywood, Los Angeles, Californie, le 26 avril 2010. (AFP/Mark Ralston)
«Love is Strange» , le dernier long-métrage de Ira Sachs, met en scène deux hommes unis par les liens du mariage. Alors même que ce film ne contient ni violence ni scènes «explicites», beaucoup s'interrogent sur le sens à donner à cette classification. Pour sa défense, la Motion Picture Assoication of America met en avant le ton du langage, jugé trop familier. Deux autres films violents et plus «sexuels» , se sont vus attribuer la même classification.

Le critique américain Stephen Witty s'indigne : «Si ces trois films sont jugés équivalents (...), il y a vraiment quelquechose qui m'échappe et qui semble échapper aux censeurs», rapporte le Monde.fr.

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Hollywood serait-il homophobe? Une étude de l'association américaine GLAAD (Gay and Lesbian Alliance Against Defamation) démontre que la façon dont le temple du cinéma représente les gays est problématique, selon Vanity Fair.  Sont ainsi montrés des personnages caricaturaux. Souvent des rôles qui ne dépassent pas les quelques minutes d'apparition à l'écran. Relégués à l'accessoire ou au souffre-douleur. Selon Slate.fr, sur les 17 films qui incluent des personnages gays en 2013, seuls 7 passent le test Vito Russo (fondateur du GLAAD).

Un test qui implique trois critères : le film contient un personnage clairement identifié comme gay, le personnage ne doit pas seulement, ni majoritairement être défini par son orientation sexuelle, il ne doit pas non plus seulement fournir des commentaires pittoresques mais avoir de l'importance.

Comme le remarque Vanity Fair, le fait que Chow, personnage «clownesque» dans «Very Bad Trip» soit personnage validé par le test montre à quel point la représentation des homosexuels doit évoluer.

L'acteur Américain Ken Jeong, qui interprète le rôle de Chow dans Very Bad Trip, le 27 mai 2013. (AFP/François Guillot)


Au Canada, «Love is Strange» est accompagné d'un avertissement (accord parental souhaitable). En Irlande et en Grande-Bretagne, le film est interdit aux moins de 15 ans. Une décision que le British Board of Film Classification justifie par quelques grossièretés de langage, selon The Independent.
Une nouvelle forme de «bienséance» qui ne dirait pas son nom et se cacherait derrière des élements de langages jugés grossiers?
 

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