Législatives au Mexique : vote-sanction pour Calderon ?
Quelque 77 millions de Mexicains renouvèlent les 500 sièges de la chambre basse du Congrès, les gouverneurs de six Etats et plusieurs centaines de maires. Et selon les derniers sondages, le Parti de l’action nationale (PAN) du président Calderon est distancé de cinq points par le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), chassé du pouvoir en 2000 après 71 ans d’égémonie.
Traduites en sièges, les intentions de vote donneraient au PRI 210 sièges, soit le double de ses effectifs dans l’assemblée sortante, tandis que le PAN passerait sous les 175 députés. Le Parti de la révolution démocratique (PRD), formation d’opposition de gauche, paierait lui, le prix de ses divisions internes.
Si Felipe Calderon, au pouvoir depuis 2006, jouit toujours d’une popularité élevée, son parti n’en tire pas les fruits, il vient d’ailleurs d’essuyer quelques défaites cuisantes face au PRI dans des élections municipales partielles. Cette popularité, Calderon la doit surtout à la guerre sans merci qu’il a engagée contre les narcotrafiquants : les violences liées au trafic de cocaïne auraient fait 10.000 morts depuis l’arrivée de Calderon au pouvoir.
Mais la récession économique, la plus grave depuis une vingtaine d’années, qui frappe le pays s’est invitée au cœur de ce scrutin. Et c’est elle qui pourrait bien redistribuer les cartes. Le PIB du Mexique s’est effondré de 8,2% au premier trimestre, et plus de la moitié des Mexicains vivent sous le seuil de pauvreté. Si le PAN a fait campagne sur la politique de sécurité gouvernementale – le refus de livrer à la France Florence Cassez n’est sans doute pas étranger à la stratégie électorale de Calderon, il peine à convaincre sur ses capacités à juguler la crise économique.
S’il obtient la majorité à ce scrutin, le PRI pourrait donc en profiter pour mettre en place sa méthode afin d’améliorer l’état de l’économie mexicaine, et espérer ainsi un retour au pouvoir à la faveur de la présidentielle de 2012.
Gilles Halais, avec agences
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