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Midterms 2022 : malgré la victoire républicaine à la Chambre des représentants, la division couve au sein du parti

Aux États-Unis, les républicains ont remporté la Chambre des représentants d'une courte tête mercredi. Une petite victoire, loin de la vague rouge annoncée. 

Article rédigé par Valérie Cantié
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Kevin McCarthy, représentant républicain de Californie et les membres de son équipe, dans le centre des visiteurs du Capitole des États-Unis, le 15 novembre 2022. (ALEX WONG / AFP)

La nuit de mercredi à jeudi 17 novembre a scellé la victoire des républicains à la Chambre des représentants aux élections de mi-mandat aux États-Unis. Ils sont assurés d'avoir les 218 sièges nécessaires pour obtenir la majorité. Mais le dépouillement se poursuit, et quelques sièges sont toujours indécis. Pour l'instant, les démocrates sont assurés d'avoir 211 représentants. Joe Biden va donc gouverner avec un Sénat démocrate mais une Chambre des représentants républicaine. 

Il s'agit d'une contre-performance des républicains à la Chambre des représentants, car leur avance est très courte. Il ne s'agit pas de cette fameuse "vague rouge" tant annoncée. Mais avoir la majorité suffit pour imposer l'ordre du jour des débats, présider des commissions essentielles, s'imposer dans l'épineux dossier du financement du gouvernement, ou encore utiliser son droit de véto contre le président en exercice.

Parti désuni    

Encore faut-il que le parti républicain parvienne à se rassembler et à parler d'une même voix. "Ça va être très dur de gouverner", a dit un représentant républicain au New York Times (en anglais). Le problème c'est effectivement que les seuls résultats qui comptent aux yeux de certains élus concernent un barrage absolu à toute action de Joe Biden et des démocrates.

Certains républicains extrémistes comptent bien avoir un réel pouvoir de nuisance. Marjorie Taylor Greene, par exemple. Réélue en Georgie, c'est l'une des "bébés Trump". Lors d'une réunion à huis clos, elle a obtenu la promesse d'une investigation sur la présidente démocrate de la Chambre Nancy Pelosi et sur le ministère de la Justice pour leur traitement des assaillants du Capitole emprisonnés.

D'autres élus réclament aussi une enquête sur les affaires d'Hunter Biden, le fils du président. Alors que Kevin McCarthy, le (probable) nouveau leader à la Chambre, lui, a évoqué sur Fox News de probables investigations sur le retrait des troupes américaines d'Afghanistan décidé par Joe Biden ou encore sur le passage de migrants sans papiers à la frontière avec le Mexique. Bref, tout ça part un peu dans tous les sens.

Donald Trump sème la discorde    

D'autant que Donald Trump tente toujours de voler la vedette et veut s'imposer comme le leader naturel du parti républicain. Il ignore sa responsabilité dans la faiblesse des résultats du parti républicain lors de ces élections. Il préfère se plaindre des candidats, et du parti, et annoncer sa candidature pour 2024. Mais les personnalités républicaines sont apparues divisées mardi soir dans leurs réactions face à cette annonce.

Plusieurs représentants le soutiennent toujours, affirmant qu'il est le leader naturel du parti. Mais des figures républicaines, y compris des gouverneurs comme Ron DeSantis, y compris d'anciens membres de son équipe, lachent Trump et prédisent sa défaite, voyant sa candidature comme un cadeau fait aux démocrates. Jeb Bush Jr. par exemple, sort du bois en qualifiant Donald Trump d'endormi ("Sleepy Donnie"). Ce qui révèle le vrai débat du parti républicain aujourd'hui : quelle direction prendre et quel rôle Trump va-t-il jouer ?

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