La photo d'un migrant et de sa fille de 2 ans morts noyés dans le Rio Bravo choque au Mexique et aux Etats-Unis
La photographie des corps d'Oscar Martinez et de sa fille Valeria, qui tentaient de rejoindre les Etats-Unis depuis le Mexique, a choqué l'opinion.
Un migrant salvadorien et sa fille d'environ deux ans se sont noyés en tentant de traverser le Rio Bravo pour entrer aux Etats-Unis depuis le Mexique. Les corps d'Óscar et Valeria Martínez Ramírez ont été retrouvés, lundi 24 juin, sur la rive du fleuve dans les environs de Matamoros, dans l'Etat mexicain de Tamaulipas, selon un rapport de la justice mexicaine auquel l'AFP a eu accès.
Selon ce rapport judiciaire, Óscar Martínez Ramírez, un cuisinier âgé de 25 ans, sa compagne Tania Vanessa Ávalos, âgée de 21 ans, et leur petite fille Angie, 2 ans, étaient arrivés la semaine précédente à Matamoros, après avoir traversé tout le Mexique. Dimanche après-midi, la famille a décidé d'essayer de gagner à la nage la rive américaine du Rio Bravo, qui longe la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, accompagnée d'un ami.
Le père a pris l'enfant sur son dos en la calant à l'intérieur de son tee-shirt pour traverser le fleuve. Mais, emportés par des courants violents, tous deux se sont noyés, sous les yeux de la mère, laquelle a pu retourner en vie sur la rive mexicaine, selon les explications qu'elle a fournies aux autorités locales. Les photographies des corps du jeune père et de l'enfant, flottant sur le ventre sur la rive mexicaine du fleuve, ont choqué l'opinion publique au Salvador, mais aussi aux Etats-Unis, où CNN (en anglais) les compare à la photo d'Aylan Kurdi, cet enfant syrien de 3 ans dont le corps avait été découvert sur une plage en Turquie, en 2015.
Un "mur invisible"
Le gouvernement mexicain est la cible de vives critiques ces derniers jours pour son attitude envers les migrants. Quelque 15 000 militaires ont été déployés à la frontière avec les Etats-Unis et une photographie de l'AFP, prise pendant le week-end, montre deux femmes et une fillette arrêtées par des membres lourdement armés de la Garde nationale. Des opposants y voient un "mur invisible", référence à la promesse de campagne du président américain, Donald Trump, de faire ériger un mur entre les deux pays aux frais du Mexique.
Le président mexicain, Andrés Manuel Lopez Obrador, a démenti, mardi, qu'un ordre ait été donné aux militaires pour interpeller les migrants qui traversent la frontière avec les Etats-Unis. "Aucun ordre n'a été donné dans ce sens (...) ce n'est pas notre rôle", a déclaré le chef de l'Etat lors de sa conférence de presse quotidienne.
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