Obama cherche à convaincre de la nécessité d'une réforme de la finance
“Le système tel qu'il est a conduit à une série de renflouages massifs, coûteux pour les contribuables”, a affirmé le président américain, lors d'un discours à l'université Cooper Union de New York.
Selon l'administration Obama, la réforme, la plus ambitieuse aux Etats-Unis depuis les années 1930, aurait empêché l'affaire Goldman Sachs si elle avait été en vigueur au moment des faits. La banque d'affaires new-yorkaise est accusée par la SEC, le gendarme de la bourse américaine, de fraude sur la vente de titres adossés à des crédits hypothécaires à risque (“subprimes”) au moment de l'effondrement du marché de l'immobilier en 2007.
Barack Obama espère rallier les républicains du Sénat à sa cause et convaincre Wall Street de participer à la réforme, plutôt que de la combattre.
_ Les deux propositions de loi “constituent des améliorations majeures par rapport aux règles défectueuses que nous avons aujourd'hui”, a commenté le président Obama.
_ Le projet prévoit, d'une part, la création d'un fonds de 50 milliards de dollars (37 milliards d'euros) permettant la liquidation des banques et autres institutions financières dont l'importance est telle que leur effondrement menace le système
financier dans sa totalité. Le but est d'empêcher les renflouements avec l'argent du contribuable auxquels avait été contrainte l'administration Bush en 2008 pour sauver certains poids lourds de la finance américaine, comme l'assureur AIG.
_ Autre disposition de la réforme, le renforcement de la surveillance du marché des produits dérivés, des instruments financiers complexes dont la valeur est fondée sur celle d'autres investissements rendus en partie responsables de la crise.
Le projet prévoit enfin la création d'un conseil chargé de détecter les menaces sur le système financier lui-même et d'une agence de protection des droits des consommateurs face aux banques.
_ Alors candidat, Barack Obama s'était exprimé au même endroit en mars 2008 pour critiquer les pratiques en cours dans le temple de la finance mondiale.
_ La Chambre des représentants a adopté en décembre sa propre version de la réforme. Reste maintenant pour Obama à convaincre les républicains du Sénat, opposés notamment à la création du fonds de 50 milliards de dollars qui conduirait, selon eux, à de nouveaux sauvetages à l'aide de l'argent public. La Maison Blanche affirme le contraire, mais a déjà fait savoir qu'elle ne s'opposerait pas à l'abandon de cette mesure voulue par les parlementaires démocrates.
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