Paris souhaite prendre "des mesures de rétorsion" contre les sanctions douanières américaines à l'encontre de l'Europe
C'est ce qu'a annoncé jeudi matin la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.
Après la guerre commerciale Chine-Etats-Unis, la guerre douanière Etats-Unis-Union européenne ? Invitée de BFMTV jeudi 3 octobre, Sibeth Ndiaye a en tout cas indiqué que Paris prévoyait "des mesures de rétorsion" contre les Etats-Unis, en concertation avec l'Union européenne, si Washington appliquait courant octobre les sanctions contre des produits européens annoncées la veille.
Les Etats-Unis ont en effet annoncé qu'ils allaient frapper 7,5 milliards de dollars de produits européens de tarifs douaniers punitifs, quelques heures seulement après avoir remporté une "grande victoire" à l'OMC dans le dossier des aides à Airbus. Ces taxes douanières seront imposées à partir du 18 octobre : 10% sur les avions importés de l'Union européenne et 25% sur d'autres produits, dont le vin, le fromage, le café et les olives, selon une liste publiée par les services du représentant américain au Commerce (USTR).
"Je regrette que nous soyons engagés dans cette guerre commerciale avec les Etats-Unis car, quand on se fait la guerre, on a assez peu de chances de voir la croissance collective augmenter", a ajouté la porte-parole du gouvernement, en estimant qu'une telle situation "[n'apportait] rien à personne".
Une "erreur économique et politique"
Interrogée sur ce que pourraient être les mesures de rétorsion, elle a refusé de s'avancer sur la forme qu'elles pourraient prendre, soulignant qu'"à ce stade, on est dans une menace des Américains" et "pas dans la réalisation" de ces menaces. "Nous avons toujours dit aux Etats-Unis, depuis plusieurs mois, que nous considérions qu'il vaut mieux trouver des solutions amiables plutôt que s'engager dans des conflits commerciaux", a insisté Sibeth Ndiaye. Avant de mettre en garde Washington.
Si [les Etats-Unis] ne sont pas dans une attitude d'apaisement, l'Europe ne se laissera pas faire.
Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernementsur BFMTV
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait jugé la veille que les Etats-Unis feraient "une erreur économique et politique" s'ils décidaient d'imposer ces sanctions tarifaires. Soulignant la volonté des Européens de "faire redescendre les tensions", il avait également affirmé qu'ils étaient prêts à "répondre de façon ferme" aux sanctions.
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