Avortement, Cour suprême, fiscalité : comment Donald Trump prend soin de son électorat chrétien
Le président américain s'est largement appuyé sur son électorat chrétien pour accéder au pouvoir. En critiquant l'avortement ou en nommant des juges ultra conservateurs à la Cour suprême, Donald Trump n'a de cesse, depuis, de leur tendre la main.
Depuis son élection à la tête des États-Unis le 20 janvier 2017, Donald Trump a clairement favorisé le poids des religions. La preuve avec cette interview du 13 juillet 2017 dirigée par le pasteur évangéliste de 87 ans, Pat Robertson, fondateur d'une chaîne de télévision chrétienne. En plein coeur des révélations sur la rencontre entre le fils aîné de Donald Trump et une avocate russe, le président américain décide d'accorder au pasteur un entretien en exclusivité.
L'objectif est clairement de chouchouter les évangélistes, qui représentent près d'un quart des électeurs américains. À Rockville, dans l'état du Maryland, se trouve une des plus grandes églises évangélistes du pays. Ici, Donald Trump séduit. Exemple un dimanche matin, avec un fidèle : "Il a dit des choses pour nous. Il a parlé de l'avortement. Il posé la question de savoir si les gens pouvaient continuer à avorter. Trump a sous-entendu que cela pouvait devenir illégal." Des paroles et des actes qui prouvent que le 45e président des États-Unis a fait de la religion une priorité. Autre anecdote, Donald Trump a invité dans le bureau ovale des leaders évangélistes. Des photos ont été prises, étonnantes, où l'on voyait ces religieux prier les mains posées sur le dos du président.
Grâce à Donald Trump, les religieux pourront à nouveau s'engager en politique
La clé du vote religieux recherché par Donald Trump réside également dans la composition de la Cour suprême. Elle est capitale aux États-Unis car elle a le pouvoir de valider les réformes sociétales. Neuf juges, nommés à vie, la constituent. Donald Trump a ainsi eu la chance de pouvoir changer l'équilibre de la Cour en nommant Neil Gorsuch, un juge ultra conservateur. Pour les fidèles protestants ou catholiques, comme Jeffrey, Donald Trump s'avère un bon président. "C'est un homme de foi, assure Jeffrey. Moi je suis un pro-life, lui aussi est contre l'avortement et rien que pour cela, il est mon président. Il a aussi fait venir beaucoup de leader religieux à la Maison-Blanche donc pour moi, Donald Trump est probablement le président le plus catholique."
Le 4 mai dernier, juste avant la Journée internationale de la prière, Donald Trump a promis de revenir sur une loi de 1954 qui facilite l'implication des groupes religieux en politique. Un geste supplémentaire pour s'attirer les faveurs des religieux explique John Gizzi, le chef politique du média conservateur Newslax : "Si les Églises sont impliquées ou soutiennent un candidat à la Maison-Blanche, elles perdent leurs exonérations d'impôt. Les églises et les pasteurs ne pourraient plus survivre. Donald Trump est revenu sur cette loi avec un décret à peine deux après son arrivée au pouvoir. En d'autres termes, avec ce décret, les responsables politiques peuvent s'engager en politique indépendamment de leur foi."
Être élu a convaincu Donald Trump du rôle de la providence dans sa vie
Kenneth Weinstein, PDG du Hudson Institutefranceinfo
Mais Donald Trump est-il vraiment croyant ? Aux États-Unis, personne n'est dupe sur la large part de calcul politique dans les actions du président américain. Mais dans un pays où il est inscrit : "In god we trust" sur les dollars, aucune voix ne s'élève contre cette manière de procéder. Ce changement de cap du milliardaire new-yorkais, marié trois fois, ne choque pas Kenneth Weinstein, PDG du Hudson Institute, un think tank proche des républicains à Washington : "Ce n'est certainement pas un chrétien de droite comme son co-listier Mike Pence. Peut-être le fait d'être élu a convaincu Donald Trump du rôle de la providence dans sa vie." Avec l’affaire de l’ingérence russe et avec une popularité en baisse, Donald Trump risque bien d’avoir besoin dans les prochaines semaines de cette fameuse providence.
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