Dans les pas de Trump, J-7 : une dernière semaine pour déplacer les foules
À une semaine de la présidentielle américaine, Donald Trump peut se targuer d’avoir atteint l’un de ses objectifs. Le candidat républicain fait le plein dans ses meetings où l'ambiance s'électrise depuis la relance de l'affaire des emails de sa rivale.
À l'approche du 8 novembre, un constat s’impose dans la course à la Maison Blanche : Donald Trump réussit à déplacer les foules. Lors du meeting de Tampa, en Floride, le 24 octobre, plus de 20 000 personnes ont assisté à la réunion publique dans une salle trop petite. Des milliers de supporters sont restés à la porte. La scène se répète au fil de la campagne, parfois dans les endroits les plus reculés, comme à Geneva dans l’Ohio. La petite ville tranquille de 6 000 habitants a vu sa population doubler, le temps d’un discours de Donald Trump.
Un public fervent, fidèle et en colère
Les supporters de Trump se montrent inquiets pour l’avenir, tentés par le repli. Ils éprouvent un sentiment de déclin. Le clan républicain est composé de jeunes et de personnes âgés, mais les fans ont majoritairement la quarantaine ou la cinquantaine. Beaucoup sont des Blancs issus de la classe moyenne, voire populaire. Des représentants des minorités sont également visibles dans la foule des meetings : des Latinos, des Noirs. Le brassage a été surtout été constaté en Floride, beaucoup moins dans l’Ohio.
Les "minorités" bien visibles au meeting de Donald #Trump à #LasVegas pic.twitter.com/jfBVSiHokh
— B.Illy (@BenjaminIlly) October 31, 2016
Malgré la réputation peu flatteuse de Donald Trump, de nombreuses femmes sont présentes. "C’est un mouvement qui s’est levé", affirme souvent le milliardaire. Il s’appuie sur cette béquille que constitue l’affluence des meetings qu’il enchaîne. Donald Trump peut faire jusqu’à trois ou quatre réunions publiques par jour et dans plusieurs États, comme pour démontrer son endurance, quand il accuse sa rivale de faire la sieste. C’est ce qu’il lance souvent pour faire rire ses supporters.
Un coup de mou dû aux sondages
En milieu de semaine dernière, le milliardaire accusait un gros retard dans les sondages, loin derrière la candidate démocrate. Il portait alors le statut de perdant à l’issue de trois débats, tout en étant empêtré dans des accusations d’agression ou de harcèlement sexuels. À Kinston, en Caroline du Nord, il a semblé accuser le coup en prononçant un discours en mode automatique. Devant les acclamations du public, il a critiqué les médias malhonnêtes.
Les médias Ah les médias. Tous des menteurs!!! . Ça marche à chaque fois. pic.twitter.com/6RNAz8OC1s
— macchietti laurent (@LMacchietti) 30 octobre 2016
Trump a aussi dénoncé l’"Obamacare", prédit l’invasion des réfugiés syriens, promis la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique, pointé du doigt les immigrés illégaux, assuré des emplois à tous et dénoncé une fois de plus la corruption du système. Mais le ton de ses déclarations manquait de conviction.
Une voix à nouveau tonitruante dans l’Iowa
À Cedar Rapids le 28 octobre, Donald Trump promet de gagner l’Iowa et d’aller à la Maison Blanche. Ce soir-là, alors que les sondages se resserrent un peu, il attaque Hillary Clinton comme jamais et termine son discours avec un feu d’artifice. C'est que le FBI vient de rouvrir l’enquête sur la messagerie de sa rivale démocrate. Donald Trump, à l’appui de ce rebondissement, se relance. Depuis, dans chaque meeting, ses supporters, à Las Vegas comme à Phoenix, sont persuadés que la victoire est acquise.
#Iowa pour ce supporter de #Trump "c'est une très bonne journée" l'affaire des emails de #Clinton refait surface pic.twitter.com/NUg30Z0sQd
— B.Illy (@BenjaminIlly) October 29, 2016
Les slogans deviennent plus puissants et parfois plus haineux envers Hillary Clinton. Sur un fond musical assez paradoxal, une vieille chanson sirupeuse des Backstreet Boys datant des années 1990, le contraste est saisissant. La mélodie accompagne des messages violents visant l’adversaire : "Nous sommes les guerriers, l’armée de Trump", "Enfermez-là". L’insulte favorite de Donald Trump est reprise en chœur : "Crooked Hillary", "Hillary la crapule".
L’intrusion des opposants aux meetings utilisée pour le spectacle
Des militants anti-Trump s’invitent dans les réunions publiques de Donald Trump. Ils se cachent dans la foule pour hurler leurs slogans au bon moment. À Cedar Rapids, dans l’Iowa, deux militantes contestataires ont ainsi été repoussées de façon plutôt énergique par la sécurité. L’une s’est dite opposée au "dénigrement des immigrés". L’autre a affirmé que Trump était un "violeur" et un "raciste".
Une femme dans le public traite Donald #Trump de raciste elle est expulsée sans ménagement #Iowa #CedarRapids pic.twitter.com/ZfBe3gdjyk
— macchietti laurent (@LMacchietti) 29 octobre 2016
À chaque interruption de ce genre, Donald Trump se délecte. Les manifestants sont hués et le spectacle est garanti. Ces épisodes renvoient à la promesse de Trump d’une victoire malgré l’adversité. Le candidat républicain se dit certain de parler à une majeure partie des Américains. Il fait souvent allusion au Brexit dans ses discours et prédit un coup de tonnerre le 8 novembre. Trump attend les voix de ceux qu’il nomme la majorité silencieuse, pour devenir le 45e président des Àtats-Unis.
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