Destitution de Donald Trump : "Ce procès va ouvrir de nouvelles blessures, profondes"
Le Sénat américain a ouvert, mardi 9 février, le deuxième procès en destitution de Donald Trump, accusé d'"incitation à l'insurrection" dans l'assaut meurtrier du Capitole.
Ce qu'il faut savoir
Une audience sous haute sécurité. Le Sénat américain a ouvert, mardi 9 février, le deuxième procès en destitution de Donald Trump, accusé d'"incitation à l'insurrection" dans l'assaut meurtrier du Capitole. Après les premières passes d'armes entre accusation et défense, une majorité de sénateurs a estimé que ce procès était conforme à la Constitution et pouvait se poursuivre, lors d'un vote à l'issue de la première journée d'audience. Au total, 56 sénateurs contre 44 ont voté pour la poursuite du procès de l'ancien président dans le cadre de la procédure de destitution, même s'il a quitté la Maison Blanche et n'est plus qu'un simple citoyen.
Une passe d'armes entre accusation et défense. "Ce procès va ouvrir de nouvelles blessures, profondes, dans la nation car de nombreux Américains le voient pour ce qu'il est : une tentative par un groupe de politiciens d'écarter Donald Trump de la vie politique et priver de leurs droits 74 millions d'électeurs", a plaidé l'un de ses avocats. Le dossier d'accusation se fonde sur des "faits concrets et solides", avait déclaré plus tôt l'élu et procureur démocrate Jamie Raskin, en diffusant dès l'ouverture du procès de l'ancien président devant le Sénat un montage vidéo à charge.
Un procès doublement historique. C'est la première fois qu'un ex-président américain est jugé en destitution. Et le 13 janvier, le magnat de l'immobilier était déjà devenu le premier président à être frappé deux fois par une mise en accusation ("impeachment") à la Chambre des représentants, cette fois pour "incitation à l'insurrection".
Les jurés témoins et victimes de l'attaque. Détail extraordinaire, les 100 sénateurs qui feront office de jurés furent ainsi les témoins, et victimes, de l'attaque. Les images fortes de ces moments et le discours de Donald Trump à ses partisans quelques minutes auparavant devraient occuper un rôle central dans l'accusation. A l'extérieur, les mesures inédites de sécurité entourant le Capitole rappellent la violence, et le choc, provoqués par l'assaut.
Donald Trump n'assistera pas à son procès. Vivant désormais en Floride, le milliardaire ne se rendra pas au procès. Et il fait peu de doute qu'il sera, à son terme, acquitté, comme la première fois un an plus tôt. La Constitution impose en effet une majorité des deux tiers pour un verdict de culpabilité. Même si des sénateurs républicains ont vertement critiqué le rôle du 45e président américain dans ces violences, il semble peu probable que 17 d'entre eux joignent leur voix aux 50 démocrates pour condamner le milliardaire.
Un vote dès le début de la semaine prochaine ? Une chose unit toutefois les deux camps : ils veulent aller vite, et un vote final pourrait avoir lieu dès le début de la semaine prochaine. Les républicains parce qu'ils ne veulent pas s'attarder sur une séquence qui divise leurs rangs; les démocrates parce qu'ils veulent que le Sénat puisse de nouveau rapidement se concentrer sur leur priorité: approuver les candidats et les lois de Joe Biden.