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Donald Trump est un "escroc", un "raciste", un "tricheur" : devant le Congrès américain, son ex-avocat lâche tout

L'ancien avocat du président américain a égrené les accusations contre son ancien client.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Michael Cohen, mercredi 27 février 2019, lors d'une audition publique devant le Congrès américain, à Washington (Etats-Unis).  (MANDEL NGAN / AFP)

Donald Trump "est un raciste. C'est un escroc. C'est un tricheur." C'est ce qu'a asséné l'ancien avocat personnel du président américain, Michael Cohen, en ouverture de son témoignage explosif, mercredi 27 février, devant le Congrès américain. Le ton a vite été donné devant la commission d'enquête de la Chambre des représentants, à Washington.

L'air sérieux, les traits tirés, Michael Cohen a affirmé que Donald Trump connaissait à l'avance les révélations de WikiLeaks sur sa rivale Hillary Clinton. "On s'est demandé si j'avais connaissance de preuves directes démontrant que monsieur Trump, ou son équipe de campagne, avait comploté avec la Russie. Je n'en ai pas. Je veux être clair. Mais j'ai des soupçons", a déclaré Michael Cohen.

Il a aussi expliqué comment il avait reçu pour instruction de son ex-patron de mentir sur un projet immobilier en Russie en pleine campagne présidentielle de 2016. Signe des tensions politiques entourant toute cette affaire, l'ouverture des débats, retransmis en direct, a été marquée par une passe d'armes entre des républicains, alliés de Donald Trump, et le président démocrate de la commission, Elijah Cummings.

"Il ment afin de réduire sa peine de prison"

Devant les dizaines de membres de la commission, Michael Cohen doit, au cours de plusieurs heures, parler en détail des affaires privées du président américain et de ses liens avec la Russie, qui auraient pu influencer son élection en 2016. Sa longue déclaration dresse un portrait ravageur de l'homme d'affaires devenu 45e président des Etats-Unis, pour qui Michael Cohen, 52 ans, a commencé à travailler en 2007. La voix tremblante, l'ex-avocat a parlé de sa famille, s'excusant d'avoir mal agi au service de Donald Trump.

Depuis une première audition mardi, la Maison Blanche et Donald Trump lui-même, en voyage au Vietnam pour son deuxième sommet avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, attaquent la crédibilité de l'ex-avocat, condamné en décembre à trois ans de prison pour fraude fiscale, parjure et infraction au Code électoral. Radié du barreau, il sera incarcéré le 6 mai.

"Michael Cohen a été l'un des nombreux avocats qui m'ont représenté (malheureusement)", a tweeté Donald Trump mercredi. "Il ment afin de réduire sa peine de prison", a-t-il accusé. 

Dès le petit matin, une parlementaire démocrate siégeant à la commission d'enquête, Jackie Speier, a prononcé le mot "impeachement" lors d'un entretien sur la radio publique NPR, en affirmant que si le témoignage de Cohen était "aussi explosif qu'il le semble", cela pourrait offrir les fondements pour le "début d'une procédure de destitution" du président.

Des paiements à d'ex-maîtresses présumées

Mardi, Michael Cohen a entamé trois jours d'auditions avec un témoignage marathon celui-ci à huis clos – devant la commission sénatoriale du renseignement. Il s'est expliqué sur ses mensonges initiaux lors d'une première audition en 2017, notamment sur ses contacts avec des responsables russes au sujet du projet immobilier à Moscou en 2016. 

Mercredi, la commission d'enquête de la Chambre – où siègent les élues de l'aile gauche et figures ultramédiatiques du Parti démocrate Alexandria Ocasio-Cortez et Rashida Tlaib devrait l'interroger à l'envi sur les finances de l'Organisation Trump, pour laquelle il a travaillé pendant dix ans, les déclarations d'impôts du promoteur, les comptes douteux de sa fondation et le projet de construction à Moscou. Sans oublier les 280 000 dollars qu'il a versés lors de la campagne à deux femmes, l'ancienne actrice pornographique Stormy Daniels et la playmate Karen McDougal, pour acheter leur silence sur leurs liaisons supposées avec le milliardaire.

Michael Cohen a annoncé qu'il présenterait aux parlementaires "une copie du chèque" venant, selon lui, du compte personnel de Donald Trump et que ce dernier avait signé après être devenu président, en janvier 2017, pour lui rembourser le paiement à Stormy Daniels. L'ex-avocat a aussi déclaré : "Lors de conversations que nous avons eues durant la campagne, alors même que je négociais en Russie pour lui, il me regardait dans les yeux et me disait qu'il n'y avait aucun projet en Russie, puis sortait et mentait aux Américains en répétant la même chose. A sa façon, il me disait de mentir."

Sur le racisme, il "est bien pire"

A propos du racisme, Michael Cohen affirme que Donald Trump "est bien pire" que ce qu'il a donné à voir. "Une fois, il m'a demandé si je pouvais nommer un pays dirigé par une personne noire qui ne soit pas un 'pays de merde'. A l'époque, Barack Obama était président des Etats-Unis." Il ajoute : "Il m'a dit que les Noirs ne voteraient jamais pour lui parce qu'ils étaient trop stupides."

Jeudi, Michael Cohen témoignera, à huis clos, devant la commission du renseignement de la Chambre. Il ne devrait pas s'exprimer sur l'enquête du procureur spécial Robert Mueller à laquelle il a collaboré, qui porte sur les soupçons de collusion et d'entrave à la justice du président américain.

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