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Elections de mi-mandat aux Etats-Unis : comment Donald Trump tente de revenir sur le devant de la scène politique

L'ancien président américain multiple les meetings et les dotations de soutien aux candidats républicains. Une manière de participer aux midterms 2022 et de préparer son retour en 2024.

Article rédigé par franceinfo
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Donald Trump, lors d'un meeting à Sioux City (Iowa), le 3 novembre 2022. (STEPHEN MATUREN / AFP)

Donald Trump reste dans l'arène politique. L'ancien président américain revient en force à l'occasion des élections de mi-mandat, qui se tiennent mardi 8 novembre aux Etats-Unis. A cette occasion, les Américains votent pour renouveler les élus de la Chambre des représentants et un tiers des membres du Sénat. Pas candidat, l'ex-président multiplie pourtant les messages de soutien auprès des têtes d'affiches républicaines. Un investissement loin d'être désintéressé, alors que la course pour l'élection présidentielle 2024 se profile déjà.

Afin de semer quelques cailloux en vue de cette échéance, Donald Trump sillonne les Etats-Unis et s'affiche avec les candidats de son parti. Jeudi 3 novembre, il était ainsi dans l'Iowa, aux côtés de Chuck Grassley. Et le discours de l'ancien président a vite dévié sur ses ambitions personnelles. "Préparez-vous", a-t-il même déclaré devant ses supporters. "Je vais le refaire très, très, très probablement", a-t-il lancé, cité par le quotidien Des Moines Register*.

Une phrase qu'il répète à l'envi à chacun de ses déplacements, par exemple en septembre en Pennsylvanie ou en octobre au Texas. En novembre 2021, déjà, il affirmait dans une interview à Fox News* qu'il attendrait "probablement" après les midterms de 2022 pour annoncer officiellement sa candidature à l'élection présidentielle 2024. Mais celle-ci ne fait guère de doute.

Il récolte des fonds

Pour soutenir son camp, Donald Trump met également la main au porte-feuille à travers une structure nommée Make America Great Again Inc. qui lui permet de collecter de l'argent auprès d'entreprises ou de particuliers, puis de le dépenser lors de campagnes électorales. Selon les données de la société de suivi des publicités AdImpact Politics, Donald Trump a ainsi dépensé plus de 16 millions de dollars pour financer des publicités soutenant les candidats républicains aux midterms. 

Donald Trump se garde tout de même une large part de son "trésor de guerre", estimé à 130 millions de dollars (131,8 millions d'euros), selon le New York Times*. De quoi alimenter l'idée que Donald Trump mènera campagne en 2024, conservant ses fonds pour la financer, d'après l'agence de presse Reuters*.

Il prépare sa déclaration

Malgré la tentation, Donald Trump n'a pas encore déclaré officiellement son intention de se présenter à l'élection présidentielle de 2024. Selon l'agence de presse américaine AP News*, ses conseillers l'en ont dissuadé afin d'éviter que les démocrates n'utilisent sa candidature pour transformer les midterms en référendum pour ou contre Donald Trump. L'ancien président devrait cependant annoncer sa candidature très peu de temps après les résultats des élections de mi-mandat, en espérant profiter de l'élan donné par la victoire des candidats républicains qu'il soutient.

Cela pourrait aussi lui permettre de prendre de cours d'éventuelles charges du ministère de la Justice. Car l'ancien président républicain est toujours sous le coup de plusieurs enquêtes : une pour l'attaque contre le Capitole le 6 janvier 2021 ; une autre à propos des documents classifiés récupérés dans son club privé de Mar-a-Lago et sa résidence en Floride ; ainsi qu'une accusation de viol remontant aux années 1990. Annoncer sa candidature lui permettrait ainsi de plaider la persécution politique si des sanctions étaient prononcées contre lui.

L'ancien président joue d'ailleurs déjà la carte de la victime dans le cadre des midterms, anticipant une potentielle défaite des républicains. Donald Trump a affirmé mardi 1er novembre voir des premiers signes de fraude dans le vote par correspondance en Pennsylvanie, Etat-clé des élections de mi-mandat. "C'est reparti ! Des truquages électoraux !", a-t-il déclaré sur son réseau social, Truth Social. Une rhétorique déjà utilisée pour contester sa défaite à la présidentielle de 2020.

* Les liens signalés par un astérisque renvoient vers des articles en anglais.

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