Un an après sa défaite à l'élection présidentielle américaine, Donald Trump n'a pas raccroché les gants de la politique
Cela fait dix mois que Donald Trump a quitté la Maison-Blanche. Mais l’ancien président américain n’a pas abandonné la politique.
Donald Trump, 45e président des Etats-Unis, a quitté le bureau ovale le 20 janvier dernier. L’ancien locataire de la Maison-Blanche habite aujourd'hui à Palm Beach, en Floride, dans son vaste complexe de Mar-a-Lago. Il fait de la politique, il joue beaucoup au golf, et de temps en temps il mélange même sport et politique. Comme par exemple lorsqu’il a commenté un match de boxe le soir des 20 ans du 11-Septembre, à Hollywood (Floride). Il a dit que la boxe, comme les élections, ça pouvait être "truqué". Et il a passé la soirée à étriller son successeur Joe Biden, qui fait passer le pays, d’après lui, d’"America first" ("l’Amérique d’abord") à "America last" ("l’Amérique en dernier").
Il multiplie les meetings partout dans le pays
À peine un an après la dernière élection présidentielle, Donald Trump enchaîne les meetings, à un rythme d’environ un tous les 15 jours, comme lorsqu’il était en campagne l’an dernier. Il s’est rendu à Des Moines, dans l’Iowa, samedi 9 octobre et en Georgie il y a deux semaines.
Dans ses meetings, il y a une foule de drapeaux américains et un slogan un peu modifié sur le pupitre : ce n’est plus "Make America Great Again" ("Rendre sa grandeur à l’Amérique") mais "Save America" ("Sauver l’Amérique"). Mais sinon, c’est un copié-collé de la campagne de 2020. Pendant une heure et demie, l'ancien président étrille les choix de la nouvelle équipe de la Maison-Blanche : le retrait d’Afghanistan, les plans de réformes, le climat, etc.
Ces "rallies" servent à la fois à entretenir sa popularité et à remplir les caisses, puisqu’on y vend des casquettes ou des pancartes aux couleurs du 45e président et qu'on appelle aux dons qui peuvent permettre, via une tombola, de gagner un moment avec lui lors d’un déplacement.
C’est inédit qu'un ancien président s'y prenne aussi tôt. Ce sont les mêmes techniques agressives que pendant sa campagne de 2020. On reçoit des textos ou des mails tous les jours avec un lien pour "faire un don pour sauver l’Amérique", où l’on peut donner 5, 50 ou 500 dollars en deux clics. Donald Trump organise aussi régulièrement des dîners et des tournois de golf dans ses clubs privés, avec un prix d’entrée parfois à six chiffres.
Pas officiellement en campagne pour la primaire, mais...
Donald Trump dit souvent qu’il est "confiant pour son parti" avant les élections de mi-mandat de l’an prochain, mais il parle très peu de l'élection présidentielle de 2024. Sauf qu'en privé, il bouillonne : il dit qu’il est "en train de se présenter". Le New York Times a posé la question à treize de ses anciens ou actuels conseillers, et dix pensent qu’il va se représenter.
EXCLUSIVE: Trump on a 2024 GOP primary vs. Ron DeSantis: 'I'd beat him like I would beat everyone else' via @benwerschkul https://t.co/VwgoJnzIZt pic.twitter.com/CAZK6mKLP9
— Yahoo Finance (@YahooFinance) October 3, 2021
Il y a dix jours, Yahoo Finance lui demandait ce qu’il lui faudrait pour battre l’un de ses adversaires potentiels aux primaires républicaines, le gouverneur de Floride Ron DeSantis. Il a répondu qu’il ne pensait pas l’affronter, "parce que je ne vois pas les choses comme ça si je suis candidat", a-t-il déclaré. "Je pense que la plupart des gens abandonneraient, a-t-il poursuivi. Je pense qu'il abandonnerait. Et si je l'affrontais, je le battrais, comme je battrais tous les autres, franchement."
"Regardez ce qui se passe dans les sondages, où j'ai bien plus de 90%, et dans certains cas 98% d’opinions favorables dans le Parti républicain. Parce que j'ai fait un excellent travail en tant que président."
Donald Trumpà Yahoo Finance
Pas encore candidat mais déjà gagnant. Il voulait se déclarer cet été, mais ses conseillers l’en ont dissuadé. Ce n’était pas une bonne idée à cause de la loi sur le financement des campagnes et en termes de temps de parole.
Ses projets menacés par l’enquête sur l’invasion du Capitole
Donald Trump est certain de remporter la primaire s’il se lance. Mais d’autres candidats sérieux, dont d’anciens de son administration, ont déjà dit plus ou moins clairement qu’ils voulaient tenter leur chance. C’est le cas de Mike Pence, son ancien vice-président ou de Mike Pompeo, son ancien secrétaire d’État.
Et puis des enquêtes le menacent. Notamment celle sur l’invasion du Capitole, le 6 janvier dernier. Certains de ses anciens conseillers sont d’ailleurs auditionnés cette semaine. Ces investigations sont peut-être d’ailleurs la raison pour Donald Trump de se lancer en 2024. D’après Jon Decker, le correspondant à la Maison-Blanche de Gray Television et qui travaillait avant au sein Fox News radio, un média pro-Trump, "le seul moyen d’écarter certaines de ces enquêtes, c’est d’être président".
"S'il est président, il pourra accorder un pardon général à toute personne impliquée dans ce qui s'est passé le 6 janvier."
Jon Decker, journaliste à Gray Televisionà franceinfo
"Ça lui permettrait de se grâcier lui-même. S’il était président, je pense que c’est quelque chose qu’il ferait dès le premier jour de son mandat", prédit le journaliste.
Il faut aussi redire que Donald Trump aime être président des États-Unis, celui que le monde entier regarde. Cela fait du bien à son ego assez développé, d’autant que depuis les événements du 6 janvier, il n’a plus accès à Twitter et Facebook pour exister. Il a porté plainte il y a dix jours pour récupérer son compte Twitter et ses 88 millions d’abonnés, tout en indiquant que même les talibans peuvent tweeter. Encore une pique à Joe Biden.
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