Cet article date de plus de six ans.

Etats-Unis : le démocrate Doug Jones devient sénateur de l'Alabama (et inflige un revers à Donald Trump)

Roy Moore, candidat républicain soutenu par le locataire de la Maison Blanche, a été battu dans cet Etat pourtant considéré comme un bastion conservateur. Il était accusé d'avoir commis des agressions sexuelles dans les années 1970.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le candidat démocrate Doug Jones après sa victoire, mercredi 12 décembre 2017, à Birmingham (Etats-Unis). (JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Le démocrate Doug Jones a été élu sénateur de l'Alabama, lundi 13 décembre, en réussissant l'exploit de battre le candidat républicain Roy Moore dans ce bastion conservateur des Etats-Unis. Depuis 1992, jamais un démocrate n'avait été élu sénateur dans cet Etat du sud du pays. Doug Jones a obtenu 49,5% des voix, contre 48,8% pour Roy Moore, un personnage controversé accusé d'attouchements sur mineures, soutenu par Donald Trump.

Un nouvel espoir pour les démocrates

La campagne a captivé l'Amérique et ce résultat va priver le parti de Donald Trump d'un précieux siège à la chambre haute du Congrès. Les républicains conservent son contrôle mais ne disposent plus que d'une majorité de 51 voix, contre 49 pour les démocrates. Il s'agit également d'un revers personnel pour le président des Etats-Unis, qui avait appelé ses partisans à la loyauté au nom de la poursuite de son programme de réformes.

"Merci l'Alabama !" a écrit sur Twitter le démocrate Doug Jones. Cet ancien procureur fédéral de 63 ans s'était fait connaître en faisant condamner des membres du Ku Klux Klan qui avait incendié une église noire, tuant quatre fillettes. Acclamé par ses partisans, il a salué une victoire de l'"Etat de droit" et de la "décence". La candidate démocrate à la dernière présidentielle, Hillary Clinton, s'est réjouie de ce succès : "Si les démocrates peuvent gagner dans l'Alabama, nous pouvons, et nous devons, concourir partout."

2018, une année à haut risque pour les républicains

La plupart des élus républicains avaient coupé les ponts avec Roy Moore après la publication de témoignages de femmes dans la presse, à l'exception notable de Donald Trump. Début novembre, cet ancien juge ultra-conservateur était accusé d'avoir agressé sexuellement plusieurs jeunes filles dans les années 1970. L'une d'elles, alors âgée de 14 ans, avait notamment témoigné dans le Washington Post (en anglais).

Le candidat républicain Roy Moore, le 12 décembre 2017 à Montgomery (Etats-Unis). (JOE RAEDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

En soutien, de nombreuses femmes américaines avaient ensuite posté sur les réseaux sociaux une photo d'elles au même âge, avec la mention #MeAt14 ("Moi à 14 ans"). Donald Trump avait fait fi de ces allégations dans le but de conserver ce siège et afin d'améliorer les chances d'adoption, à court terme, de la grande baisse d'impôts en train d'être examinée au Congrès.

Le président américain a toutefois salué la victoire de Doug Jones sur Twitter. Et il a rappelé que "les républicains auront une autre chance" très bientôt, puisque des élections législatives sont prévues en 2018. La totalité de la Chambre des représentants et le tiers du Sénat doivent être renouvelés.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.