Aux Etats-Unis, un candidat républicain ultraconservateur au Sénat accusé d'agression sexuelle
Tous les jours, Marie Colmant revient sur un sujet passé (presque) inaperçu. Mercredi, un candidat républicain à une élection sénatoriale partielle aux Etats-Unis dont la candidature fait scandale.
Une élection sénatoriale partielle aura lieu le mardi 12 décembre en Alabama (Etats-Unis). Deux candidats sont en lice : le démocrate Doug Jones et le républicain Roy Moore. La candidature de ce dernier est sujette à controverse. Ce juge républicain évangélique conservateur fut président de la Cour suprême de l‘Alabama de 2001 à 2003, avant d’en être exclu pour avoir refusé de retirer de son tribunal une stèle de 2,5 tonnes qui représentait les Tables de la Loi.
Roy Moore devient une icône pour les républicains
Cette résistance au gouvernement fédéral et ses convictions religieuses, qui placent Dieu au-dessus des lois de son pays, vont faire de Roy Moore une icône pour les républicains. Dix ans plus tard, il revient à la Cour suprême de l’Alabama, au moment où le mariage homosexuel est adopté aux Etats-Unis. Campé sur ses positions, Roy Moore refuse de célébrer des mariages homosexuels dans son Etat et ordonne à tous les juges de l’Alabama d’en faire autant. Il est de nouveau exclu. À cet instant, Roy Moore devient un martyr, une nouvelle victime de ce qu’il appelle "les groupes radicaux qui veulent imposer leur agenda immoral".
Une morale à géométrie variable
Le problème avec Roy Moore est qu’il semble avoir un sens de la morale à géométrie variable, à l'image de ces quatre plaintes déposées par des femmes qui affirment avoir été harcelées sexuellement par ce juge quand elles étaient adolescentes. L’une de ses victimes avait 14 ans au moment des faits. Confronté à ces accusations, Roy Moore nie sur toute la ligne et son avocat déclare "toutes ces bonnes femmes mentent, nous ne répondrons pas à des mensonges".
On aurait pu penser que dans cette Amérique secouée par l’affaire Weinstein, de telles révélations seraient disqualificatoires. Mais pour Donald Trump, qui soutient activement Roy Moore, toutes ces histoires sont des fake news inventées par des médias hostiles. Steve Bannon, âme damnée de la droite ultra-conservatrice aux Etats-Unis, et Sarah Palin volent au secours de Roy Moore. Un éditorialiste explique notamment à un journaliste de CNN que Roy Moore n’a fait que suivre les conseils de Ringo Starr, le batteur des Beatles. Quel rapport avec cette affaire ? Une chanson, qui s’appelle You’re sixteen, dans laquelle les Beatles chantent "Tu as 16 ans, tu es belle et tu es à moi".
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