Etats-Unis : un Afro-Américain de 40 ans a été exécuté pour avoir pris part à un double meurtre quand il avait 18 ans
A quelques semaines de la passation de pouvoir, Donald Trump a ordonné une nouvelle exécution. Depuis 131 ans, pourtant, la tradition veut que les présidents sortants sursoient aux exécutions en attendant l'arrivée de leur successeur.
L'épidémie de Covid-19 ne ralentit pas les exécutions aux Etats-Unis. Déterminé à en mener jusqu'aux derniers jours de son mandat, le gouvernement de Donald Trump a procédé à une nouvelle injection létale jeudi 10 décembre, ignorant les appels à la clémence et l'irruption du Covid-19 chez les bourreaux.
Brandon Bernard, un Afro-Américain de 40 ans, a été exécuté pour avoir participé à un double meurtre en 1999 au Texas, quand il était tout juste majeur. Un demi-million de personnes ont signé des pétitions pour demander au président républicain de commuer sa peine en rétention à perpétuité, soulignant notamment son manque de maturité au moment du crime et sa bonne conduite en prison.
"A 18 ans et quelques mois, son cerveau n'avait pas fini de se développer", a notamment plaidé la star de téléréalité Kim Kardashian. Avec d'autres jeunes, il avait pris part à l'enlèvement d'un couple de pasteurs blancs, ensuite abattu et brûlé dans sa voiture. Certains des agresseurs avaient moins de 17 ans et ont échappé à la peine de mort. Deux sont déjà sortis de prison. Mais l'auteur des tirs, Christopher Vialva, 19 ans à l'époque, et Brandon Bernard, qui avait mis le feu au véhicule, ont été condamnés à la peine capitale en 2000 par un tribunal fédéral, puis exécutés.
Quatre autres exécutions planifiées d'ici fin janvier
Il s'agit de la neuvième exécution fédérale depuis juillet, après la mise en sommeil de cette pratique pendant 17 ans. Malgré la défaite de Donald Trump à la présidentielle – qu'il refuse de reconnaître – son gouvernement a planifié quatre autres exécutions d'ici la prestation de serment le 20 janvier du démocrate Joe Biden, opposé aux exécutions fédérales. Depuis 131 ans, pourtant, la tradition veut que les présidents sortants sursoient aux exécutions en attendant l'arrivée de leur successeur.
Le gouvernement "poursuit obstinément les exécutions au milieu d'une pandémie mondiale, c'est saisissant", estime aussi Ngozi Ndulue, directrice de recherches au Centre d'information sur la peine de mort (DPIC).
Le Covid-19 fait rage aux Etats-Unis, où plus de 3 000 personnes sont mortes du virus en une seule journée mercredi, avec un bilan total dans le pays à plus de 290 000 décès. Face au risque sanitaire, même les Etats les plus attachés à la peine capitale, comme le Texas, ont suspendu les exécutions.
Le gouvernement de Donald Trump, lui, persiste, bien que six membres de l'équipe des bourreaux ayant participé à la dernière exécution fédérale aient été diagnostiqués positifs au Covid-19 dans la semaine suivante, tout comme le conseiller spirituel du condamné.
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