"Je ne suis plus rien sans papiers" : l'inquiétude des "dreamers" aux États-Unis
L'administration Trump devrait annoncer, mardi, la fin d'un programme de protection des "dreamers", ces jeunes migrants clandestins aux États-Unis.
Après s'être attaqué à l'Obamacare, en vain, et également aux mesures sur le climat de Barack Obama, Donald Trump continue de vouloir détricoter ce qu'a fait l'administration précédente. Mardi 5 septembre, le président américain doit trancher sur la question des "dreamers" ("rêveurs"), ces sans-papiers arrivés illégalement aux États-Unis alors qu'ils étaient mineurs (c'est-à-dire, aux États-Unis, avant 16 ans).
En juin 2012, Barack Obama avait décidé de leur offrir un statut et un permis de séjour grâce au programme Daca, pour "Deffered action for childhood arrivals" (littéralement : action différée pour les arrivées d'enfants). Depuis, environ 800 000 personnes ont pu en bénéficier. Pendant sa campagne électorale, son successeur Donald Trump a promis de suspendre ce décret.
"Je ne suis plus rien sans papiers. Un "undocumented", comme on dit en anglais", lâche Yong, devant la Maison Blanche à Washington. Ce jeune Sud-Coréen de 27 ans, arrivé aux États-Unis il y a 12 ans avec ses parents, a prévu de manifester jusqu'à l'annonce de la décision de Donald Trump.
On travaille ici, on paye nos impôts ici et on va à l'école ici, donc nous sommes une force très importante pour l'économie.
Yong, 27 ans, "dreamer"à franceinfo
Les "dreamers" sont essentiellement mexicains mais aussi asiatiques. Yong est sorti de la clandestinité grâce au programme Daca. "Cela m'a sauvé, assure-t-il. C'est grâce à Daca que j'ai pu aller à l'école et à l'université, que j'ai pu avoir un travail, que j'ai pu payer des impôts et faire des choses comme un citoyen."
Une promesse de campagne
La suppression du programme Daca, promise par le candidat Trump, avait eu un écho certain auprès de son électorat durant la campagne électorale pour la présidentielle américaine.
"Malheureusement, beaucoup de ceux qui ont voté pour Donald Trump ne sont pas accueillants pour les immigrés, déplore Becky Belcore, qui coordonne les "dreamers" asiatiques de Washington. Pourquoi ? Parce que ce sont des gens qui souffrent. Ils ont perdu leur emploi, parfois leur maison et ils ont du mal à faire vivre leurs familles. Mais ça, ce n'est pas de la faute des immigrés ! C'est parce qu'aux États-Unis, le fossé entre les riches et les pauvres ne cesse de grandir."
Évidemment c'est plus facile de faire porter la responsabilité de ce problème sur un autre groupe de gens, plutôt que sur le gouvernement.
Becky Belcore, coordonninatrice des "dreamers" asiatiques de Washingtonà franceinfo
L'opposition de grands patrons américains
Ces dernières semaines, plusieurs grands patrons américains ont demandé au président Trump de ne pas remettre en cause ce décret qui les priverait d'une main-d’œuvre nombreuse. C'est le cas de Mark Zuckerberg (Facebook), Tim Cook (Apple), Satya Nadella (Microsoft), Devin Wenig (eBay) ou encore Mary Barra (General Motors).
Dans une lettre ouverte, publiée en août, des dizaines de patrons ont mis en garde Donald Trump contre l'impact économique d'une remise en cause du programme Daca, évaluant à "460,3 milliards de dollars la perte potentielle pour le PIB américain".
Le débat est vif aussi au sein du parti républicain. Selon plusieurs médias américains, le président américain pourrait transmettre le dossier au Congrès et lui donner six mois pour mettre fin à ce programme.
À regarder
-
Kamala Harris reconnaît sa défaite
-
Election américaine : pourquoi un tel raz-de-marée républicain ?
-
Donald Trump encense Elon Musk après avoir déclaré sa victoire
-
Donald Trump revendique "une victoire politique jamais vue"
-
Comment les expatriés américains font pour voter ?
-
La mort de cet écureuil est récupérée par le camp de Donald Trump
-
Peut-on comparer démocrates et républicains à la gauche et la droite française ?
-
Donald Trump imite Emmanuel Macron
-
Présidentielle américaine : l'artiste Bad Bunny soutient Kamala Harris
-
Election américaine : qu'apporte Elon Musk à la campagne de Donald Trump ?
-
Election américaine : quand connaîtra-t-on le nom du prochain président élu ?
-
Maya Harris, plus proche conseillère de Kamala depuis plus de 50 ans
-
Quelle est la position des candidats à la présidentielle américaine sur le conflit au Proche-Orient
-
Aux Etats-Unis, "Superman" appelle les Américains à voter
-
Présidentielle américaine : des cookies Trump et Harris controversés
-
Election américaine : plus de 6 millions de dollars de paris sur le duel Harris-Trump
-
Les célébrités peuvent-elles influencer le scrutin américain ?
-
Pourquoi n'y a-t-il que deux grands partis aux Etats-Unis ?
-
Élection présidentielle aux États-Unis : le business des produits dérivés
-
Election américaine : "I have a Glock", quand Kamala Harris parle de son arme
-
Élection américaine : les démocrates contrôlent-ils la météo ?
-
Un bar à thème présidentiel aux États-Unis
-
La "Bible Trump" bientôt dans les écoles ?
-
Une interview de Melania Trump à 250 000 dollars ?
-
Une statue géante de Donald Trump aux États-Unis
-
Kamala Harris traite Donald Trump de poule mouillée
-
Des singes prédisent le résultat de l'élection américaine
-
Élection américaine : rencontre avec Raymond, électeur de Donald Trump
-
Visée par Donald Trump, la communauté haïtienne de Springfield est devenue la cible de l'extrême droite
-
Une possible tentative d'assassinat visant Donald Trump
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.